SCORE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1896 sports (
Le Sport universel illustré, 1
ermai, 144b ds
Höfler Anglic.);
2. 1948 p. ext. ici, en psychométrie (P.
Daninos,
Le Carnet du bon Dieu, 82,
ibid.); 1948 dans des résultats de sondages (C.
Marker, in
Esprit, n
o7, juill., p. 4 ds
Quem. DDL t. 25,
s.v. américanophilie). Empr. à l'angl.
score dont l'orig. est dans l'a. nord.
skor « entaille, encoche, baguette à encoches, ensemble de vingt, vingtaine » comme l'indique la forme de vieil angl.
scoru att. tardivement au sens de « vingtaine » (
NED). À partir du sens de « entaille, encoche, marque faite pour comptabiliser quelque chose » (notamment un point dans un jeu, empl. att. dep. 1680) le terme a désigné un compte, en partic. le compte des points dans un jeu ou une compétition (att. dep. 1742), l'empl. pour désigner les résultats d'une évaluation chiffrable en psychol. étant att. dep. 1910 (v.
NED et
NED Suppl.2). Le
Comité consultatif du lang. sc. a proposé de remplacer
score par
cote (
Sciences, nov.-déc. 1959, n
o4, p. 80).
Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :
Histoire :
A. « nombre de points obtenus dans une compétition sportive ». Attesté depuis 1896 [1er mai] (Sport universel illustré, page 144b, in Höfler, Anglicismes : Un pareil score en dit long sur la valeur de l'équipe de l'Olympique, victorieuse par douze points, de celle du Stade Français…). -
B. 1. a. « résultat obtenu dans un sondage ». Attesté depuis 1948 [juillet] (Esprit, numéro 7, page 4, in DDL 25 : Ce n'est tout de même pas par américanophilie que les sondages effectués en France et dans tous les pays bénéficiaires d'une sélection du Digest donnent le même score triomphal à un certain nombre d'articles de la catégorie optimiste‑larmoyante). -
B. 1. b. « résultat obtenu dans un suffrage ». Attesté depuis 1964 [30/11‑06/12] (Express, page 18b, in Höfler, Anglicismes : Son meilleur "score", qui se situe dans les deux catégories d'âge intermédiaires, n'atteint que 21%). -
B. 1. c. « nombre de points obtenus dans un test psychologique ». Attesté depuis 1948 (Daninos, Carnet, page 71, in Höfler, Anglicismes : L'autre jour, en lisant un magazine féminin, elle a rempli le questionnaire d'un psychotest… elle a, comme il était prescrit, marqué ce que sur terre l'on a pris l'habitude d'appeler un score). -
B. 2. « résultat (en général) ». Attesté depuis 1954 (Ruyer, Cybernétique, page 43, in Frantext : Les hommes de grande taille ont‑ils en même temps une grande envergure des bras ? Pour répondre à cette question, il faut prendre un mètre et mesurer la taille d'un grand nombre de sujets et leur envergure. En comparant les scores des sujets, et en appliquant les formules bien connues, on trouve que […]). -
Origine :
Transfert linguistique : emprunt à l'anglais score subst. « nombre de points obtenus par un sportif ou une équipe sportive » (attesté depuis 1742, OED2), « nombre de points accordés à un individu dans l'évaluation de sa personnalité » (attesté depuis 1910, OED2). Les sens B. 1. a., B. 1. b. et B. 2., non attestés dans l'OED2, mais présents quand même en anglais (cf. Google), pourraient représenter aussi le résultat d'évolutions sémantiques françaises qui privilégient le côté abstrait de « décompte ». Cf. von Wartburg in FEW 18, 108b, score.
Rédaction TLF 1992 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2006 : Mihaela Lupu. - Relecture mise à jour 2006 : Enrico Arcaini ; André Thibault ; Wolfgang Schweickard ; Éva Buchi.