SCIER1, verbe
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1120
seier « couper (le blé, l'herbe) avec la faucille, la faux » (
Psautier Oxford, 128, 6 ds T.-L.);
ca 1200
sier (
Escoufle, 1480,
ibid.); 1538
scier (
Est.);
b) 1176-84
soiier « couper avec la scie » (
Gautier d'Arras,
Eracle, éd. G. Raynaud de Lage, 5207);
ca 1200
seër (
Simon de Freine,
St Georges, 673 ds
Œuvres, éd. J. E. Matzke, p. 83);
ca 1375
sier (
Cuvelier,
Chron. de B. du Guesclin, éd. E. Charrière, 19484);
c) 1842 équit.
scier du bridon ou du filet (
Ac. Compl.);
2. a) 1748
scier qqn « l'ennuyer, le fatiguer » (
Collé,
Journal, I, 432 ds
Brunot t. 6, 1214, note 1); 1808
scier le dos avec une latte «
id. » (
Hautel); 1818
ça me scie le dos! (
Chênedollé,
Journal, p. 92); 1801
sciant part. prés. adj. « ennuyeux » (
Jocrissiana, 36, in Dagneaud, 39 ds
Quem. DDL t. 14);
b) 1888
scier qqn « le congédier » (d'apr.
Esn.);
c) 1944 « étonner, surprendre, suffoquer »
T'es scié...! (
Céline,
Guignol's band, p. 139 ds
Rob. 1985). Du lat. class.
sĕcare « couper, découper » d'où les formes d'a. fr.
seier, soyer (
seyra) que l'on rencontre encore dans les pat. (
FEW t. 11, p. 363b, 364 et 366);
sier s'est développé en a. et m. fr. d'apr. les formes accentuées et le subst.
scie*; le
c, introd. dans l'orth. d'abord dans le subst.
scieur* pour le distinguer de
sieur « seigneur », v. ce mot (
FEW loc. cit., p. 371, note 1) a été étendu au verbe seulement au
xvies., en partic. aussi pour rappeler le verbe lat. Le sens 1 a existait déjà en lat. dans l'expr.
pabulum (« fourrage »)
secare et s'est conservé encore actuellement dans les dial. (
FEW, loc. cit., p. 363b et 364);
cf. aussi l'a. prov.
segar,
ca 1140 (
Trad. du Code de Justinien, fol. 17 ds
Rayn.) et l'ital.
segare,
xiiies. (
DEI).