SCHLINGUER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 1. 1846
schelinguer « sentir mauvais (de la bouche) » (
L'Intérieur des prisons ds
Sain. Sources Arg. t. 2, p. 174);
2. 1868 intrans. « sentir très mauvais » (
Flaub., Corresp., p. 362). Orig. obsc. D'apr. le
FEW t. 17, p. 43a, empr. à l'all.
schlingen « avaler », d'où, par un contresens volontaire, « exhaler (une odeur) »; dans ses premiers ex.,
ch(e)linguer, sch(e)linguer a en effet le sens de « sentir mauvais (de la bouche) », mais cette évol. sém. reste difficile à admettre. D'apr.
Esn., empr. à l'all.
schlagen « frapper », « fouetter (en parlant de la pluie) », « repousser (en parlant du fusil) », d'où « sentir mauvais » (de même que
cingler, cogner, fouetter, taper signifient « sentir mauvais » dans la lang. fam. ou arg., v.
Esn.), mais le passage [a] > [ε
̃] fait difficulté. D'apr.
Guir. Lex. fr. Étymol. obsc., dér. de
élingue* « cordage, filin », d'où « fouetter » (littéral. « frapper avec une élingue »), puis « sentir mauvais »; de même
élinguer « lancer (avec une fronde) », d'où « lancer, repousser au loin » suggérerait l'arg.
repousser (du goulot) « sentir mauvais (de la bouche) », mais ces hyp. supposent des sens intermédiaires non att. (notamment
élinguer « fouetter » et « sentir mauvais »).