SAVOYARD, -ARDE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. a) 1566
Le Savoyart (H.
Estienne,
Traité de la conformité des Merveilles, p. 11 ds
R. savoisienne t. 29, p. 29);
b) 1753 subst. masc. ling. (J. L.
Prevost,
Let. in I.
de Charrière,
Œuvres compl., I, 30 ds
D. D. L.);
2. a) 1739-47 subst. masc. « sorte de commissionnaire » (
Caylus,
Œuvres badines, X, 400);
b) 1791-98 « biscuit de Savoie » (
Casanova,
Un Venitien à Paris, part. 1, ch. 3, p. 59 ds
Quem. DDL t. 14);
c) 1802 « ramoneur » (
Flick);
d) 1803 « personne sale et mal élevée » (
Boiste);
3. a) 1821 « grand bateau utilisé sur le Rhône et la Saône » (
Fortis,
Voyage pittoresque et historique à Lyon, t. 1, p. 285 ds J.
Desormaux ds
R. savoisienne, 1897, p. 276);
b) 1836 subst. fém. « malle » (
Vidocq,
Voleurs, t. 2, p. 307);
c) 1895
La Savoyarde « grosse cloche de la basilique du Sacré-Cœur à Paris, fondue à Annecy en 1891 » (
Guérin Suppl.). Dér. de
Savoie, région du sud-est de la France, ancienne province des États sardes qui devint définitivement française en 1860; suff.
-ard*. Les habitants de certaines régions pauvres de Savoie émigrèrent en France comme portefaix, frotteurs, ramoneurs, et le mot servit à désigner spécialement ceux qui se livraient à l'un de ces métiers quel que fût leur pays d'origine. À côté de
savoyard, on trouve également deux autres formes: fin
xives.
Savoïens (
Froissart,
Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, t. X, p. 241), 1461
Savoisiennes (
Villon,
Ballade des Femmes de Paris ds
Testament, éd. L. Foulet, p. 61). V. également
Pascalein ds
R. Savoisienne t. 28, pp. 325-333, pp. 353-361 et t. 29, pp. 25-34, pp. 41-49.