SAVATE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1200
chavate « vieille chaussure » (
Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 2766);
ca 1225
çavate (G.
de Coincy,
Miracles de Nostre Dame, éd. V. F. Koenig, t. 4, p. 203, 44 [II Mir. 23]);
xives.
savate (
Dit Robert le Diable, éd. K. Breul, 588 ds T.-L.,
s.v. çavate);
b) 1748
traîner la savate « vivre misérablement » (
Caylus,
Mém. de l'Ac. des colporteurs, Hist. de C. Cuisson, p. 87:
à traîner la savate et à courir les ruës);
2. a) 1508 terme de dédain (E.
d'Amerval,
Diablerie, éd. Ch.-F. Ward, f
o31a: Tous ces beaulx escumeurs de mer, Qui ne vallent pas deux
savates);
b) 1640 fig.
savatte « personne maladroite » (
Oudin Curiositez);
3. a) 1808
se battre à coups de savatte « se battre à coups de pied » (
Hautel);
b) 1828-29 « forme de lutte » (
Vidocq,
Mém., t. 1, p. 206: le célébre Jean Goupil, le Saint-Georges de la
savatte); 1828-29 (
Id.,
ibid., t. 3, p. 374: la
savate);
4. 1842 « chaussure neuve ou vieille dont le quartier est rabattu » (
Ac. Compl.).
B. 1. 1617
savatte mar. « morceau de bois sur lequel on fait reposer le bec d'une ancre posée à terre (déf.
FEW t. 21, p. 536a) » (
De Beaurepaire,
La Vicomté de l'eau de Rouen, p. 380 ds
Romania t. 35, p. 397: les banquarts,
savattes et cordages servants au dit poids); 1831
savate (
Will.);
2. 1871 « pièce de bois placée sous la quille d'un navire qu'on veut lancer » (
Littré). Orig. obsc. (
FEW t. 21, pp. 535-538;
Baldinger Etymol. 1 1988, n
o1916).