SARBACANE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1524 Genève
sarbataine (rimant avec
peine) « tube creux servant à lancer des petits projectiles » (
Sottie du monde, 207 ds
Rec. gén. des sotties, éd. E. Picot, t. 2, p. 340);
ca 1525
sarbatenne (A.
Fabre,
Le Voyage et navigation faict par les Espaignolz és Isles de Mollucques, de A. Pigaphetta, trad. de l'ital., p. 337 ds
Gdf.
Compl.); 1526
salbaquanne (
Vie, testament et fin de l'Oyson ds
Anc. poésies fr., t. 10, p. 164); 1530
sarbatane (
Palsgr., p. 283a); 1533-45
sarbacane (J.
Balarin de Raconis,
Les Voyages de Ludovico di Varthema, trad. de l'ital., éd. Ch. Schefer, p. 251 ds
Gdf. Compl.);
2. 1544
sarbatane « tuyau servant de porte-voix » (
Marg. de Navarre,
Trop, prou, 5 ds
Théâtre profane, éd. V. L. Saulnier, p. 150); av. 1622
sarbacane (Fr.
de Sales,
Controverses, I, I, 2 ds
Hug.);
3. 1730
sarbatane « tube de fer à l'usage des verriers » (
Savary Suppl. ds
FEW t. 19, p. 208a); 1845
sarbacane (
Besch.). Empr., (puis altér. de la finale sous l'infl. de
canne) à l'esp.
cerbatana (1535 ds
Cor., d'abord
zebratana, 1493,
ibid.) et celui-ci à l'ar.
zarbaṭāna,
zabaṭāna « sarbacane dont on se sert pour tuer les oiseaux; au
xvies., espèce d'arme à feu » (
Dozy t. 1, p. 584b), mot d'orig. persane, d'apr.
Devic, qui propose de le rattacher au malais
sumpι
̄tan « sarbacane à flèches ».
Cf. lat. médiév.
cerbotana « sorte de canon » (1330-40,
Tractatus de re militari et machinis bellicis [ms. mil.
xves.] ds
Du Cange),
cerobotana (1425 ds
DEI),
zarabotana (1447,
ibid.),
zarabotana (trad. lat. de
Chalcondyle ds
Du Cange),
cerebatana (1462 ds
Gay,
s.v. coulevrine); ital.
cerbottana (1
remoit.
xves. ds
DEI); cat.
çarabatanes (1462 ds
Alc.-
Moll.,
s.v. sarbatana); gr. médiév. ζ
α
ρ
ο
β
ο
τ
α
́
ν
α (mil.
xves.,
Chalcondyle ds
Du Cange Graec., col. 212,
s.v.
β
ο
τ
α
́
ν
η).