SANTÉ, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Fin
xes.
sanitad « bon état physiologique d'un être vivant » (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 464);
ca 1050
sanctet (
Alexis, éd. Chr. Storey, 557);
ca 1145
santé (
Wace, Conception ND, éd. W. R. Ashford, 1668);
b) α) 1628
à vos santez (
La Response à la misère des clercs des procureurs, 26 ds
Quem. DDL t. 19: verse du vin [...] Messieurs
à vos santez); 1636
boire à la santé de qqn (
Monet, s.v. boire); 1781 p. ell.
santé! ([
Guillemain],
L'Enrôlement supposé, 16 ds
Quem. DDL t. 19);
β) 1629 « toast » (
St Amant,
Œuvres, éd. J. Bailbé, t. 1, p. 272: ces
santez que l'on fait à la table); 1657 (
Scarron, Roman comique, II, 12, éd. A. Adam ds
Romanciers du XVIIes., p. 722: Il se mit [...] à porter des
santez aux deux valets);
c) α) 1866 fam. « courage » (
Amiel, Journal, p. 449);
β) [1890 « toupet, audace » (à Brest, d'apr. G. Esnault 1948, s. réf.)] 1894 (
Courteline, Femmes d'amis, Mais. insal., p. 108: vous en avez une
santé!);
2. a) ca 1274 « fonctionnement plus ou moins harmonieux de l'organisme » (
Adenet le Roi, Berte, éd. A. Henry, 1957: sa fille fust en bonne
santé); 1269-78 (
Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 4276:
santé toute maladive); 1636
mauvaise santé (
Monet);
b) 1631
bonne santé, formule de souhait (
Le Bourgeois poli ds
Variétés hist. et littér., t. 9, 159 ds
Quem. DDL t. 19);
c) 1732
état de santé (
Lesage, Hist. de Guzman d'Alfarache, éd. 1825, t. 3, p. 41: s'informer de l'état de ma
santé);
3. a) 1659 « état physiologique d'une collectivité » (
Corneille,
Œdipe, 1954: La
santé dans ces murs tout d'un coup repandue);
b) α) 1669
santé « hôpital destiné à accueillir les pestiférés » (
Widerhold Fr.-all.); 1694
lieu de santé (
Ac.); 1721
maison de santé (
Trév.);
β) 1812
maison de santé « maison où l'on reçoit des malades en pension pour les guérir » (
Mozin-
Biber);
c) α) 1680
officier de santé (
Rich., s.v. oficier: Oficier de santé. On appelle de ce nom les Médecins, Apoticaires, Chirurgiens, Operateurs qui servent chez le Roi et chez Monsieur);
β) 1804
officier de santé « médecin qui n'avait pas le titre de docteur en médecine (jusqu'en 1892) » (
Code civil, art. 236, p. 44);
d) 1812 mar.
bureau de santé « service de surveillance des maladies épidémiques, contagieuses » (
Mozin-
Biber);
e) 1825
service de santé (
Le Couturier, Dict. des connaissances milit., p. 457 ds
FEW t. 11, p. 185a);
f) 1846
santé publique (
Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 2, p. 16);
g) 1871
corps de santé (
Littré).
B. P. ext.
1. a) ca 1215 « équilibre, harmonie » (
Gervaise, Bestiaire, 1258, éd. P. Meyer ds
Romania t. 1, p. 442: Si tes cors soffre aversitez, Ço est a l'arme
sanitez); 1580
santé de l'ame (
Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, l. II, chap. 23, p. 684);
b) ca 1590
santé spirituelle (
Id., ibid., l. III, chap. 2, p. 815); 1690
santé de l'esprit (
Fur.);
c) 1812
santé morale (
Jouy, Hermite, t. 2, p. 372);
d) 1860
santé intellectuelle (
Baudel., Paradis artif., p. 412);
e) 1946
santé mentale (
Mounier, Traité caract., p. 158);
2. 1588 « état satisfaisant de quelque chose » (
Montaigne, op. cit., l, III, chap. 9, p. 960: la
santé d'un estat); av. 1628 (
Malherbe, Lettre, s. réf. cité par U.
Chevreau,
Rem. sur les poés. de Malherbe, [ms. de 1660-1670], p. 48, éd. G. Boissière: me faire savoir la
santé de vous et de vos affaires); 1964
santé des finances (
Lar. encyclop.). Du lat.
sanitas « santé (du corps, de l'esprit) », dér. de
sanus (
sain1*).