SALLE, subst. fém. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1100 sale « dans un château, vaste pièce où l'on vit, où l'on reçoit » ( Roland, éd. J. Bédier, 3707); b) 1643 salle des gardes ( Tristan l'Hermite, Le Page disgracié, p. 373); c) 1741 salle du trône ( Caylus, Féeries nouvelles, p. 322); 2. a) 1558 « dans une demeure privée, pièce de vastes dimensions réservée à un usage particulier » ( Gouberville, Journal ds Poppe, p. 120); b) α) 1636 salle à manger ( Monet);
β) 1910 « mobilier d'une salle à manger » ( Tarif. Album de la Manufacture d'armes et cycles de Saint-Étienne, p. 1044); c) α) 1691 salle de bain « pièce d'un appartement de bains » ( Aviler d'apr. FEW t. 17, p. 9a); 1765 « pièce aménagée pour y prendre des bains » ( Annonces, affiches et avis divers ds Havard t. 4, col. 845);
β) 1691 salle d'eau « partie basse d'une fontaine où l'on descend par des marches » ( Aviler d'apr. FEW, loc. cit.); 1962 « salle de bain » ( FEW, loc. cit.); d) 1765 salle de billard ( Piganiol de La Force, Descript. hist. de la ville de Paris, nouv. éd., t. 9, p. 222 ds Havard t. 4, col. 849); e) 1859 salle de jeux ( Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, p. 103); 1948 pour les enfants ( H. Bazin, Vipère, p. 156); f) 1955 salle de séjour ( Camus, Cas intéress., 1 ertemps, 3 etabl., p. 633). B. « Vaste pièce aménagée en fonction de sa destination » 1. 1538 salle d'audience ( Est. d'apr. FEW, loc. cit.); 2. 1594 salle « salle d'armes » ( J. Godard, Les Desguisez, II, 1 ds Anc. théâtre fr., t. 7, p. 355); 1677 salle d'armes ( Miege); 3. a) 1680 salle « salle d'hôpital » ( Rich.); 1833 salle d'hôpital ( Borel, Champavert, p. 33); 1875 fille, garçon de salle ( Lar. 19e); b) 1836 salle de garde « salle où se tiennent les personnes de garde, dans un hôpital » ( Stendhal, L. Leuwen, t. 2, p. 352); 1936 (plaisanterie, etc.) de salle de garde ( Aragon, Beaux quart., p. 248); c) 1855 salle d'opération (Dr Mounier, R. de thérapeutique médico-chirurgicale, III, p. 191 ds Quem. DDL t. 8); 4. 1690 salle « pièce où se fait la classe, dans une école » ( Fur.); 1832 salle d'étude ( Balzac, L. Lambert, p. 51); 1900 salle de classe ( Colette, Cl. école, p. 103); 5.1823 salle d'attente ( Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, p. 605); 1837 dans une gare (Th. Gautier, Fusains et eaux-fortes, p. 192 [Charpentier] ds Quem. DDL t. 25); 6. 1832 salle capitulaire ( Hugo, N.-D. Paris, p. 134); 7. 1835 salle de police ( Vigny, Serv. et grand. milit., p. 73); 8. 1860 salle des ventes ( Duranty, Malh. H. Gérard, p. 76); 9. 1934 salle de contrôle ( La Radio-diffusion nat., Annuaire, p. 30 ds doc. DDL). C. « Local aménagé pour recevoir des spectateurs » 1. 1694 salle des comédies ( Ac.); 2. 1738 salle de spectacles ( Piron, La Métromanie, III, 5, p. 189); 3. 1835 p. méton. salle « le public qui se trouve dans la salle » ( Vigny, op. cit., p. 191); 4. 1917 salle obscure « salle de cinéma » ( Le Film, 19 mars, 21/1 ds Giraud 1956). D. 1694 « lieu planté d'arbres qui forment un couvert dans un jardin » ( Ac.). De l'a. b. frq. *sal masc. « habitation ne comportant qu'une seule pièce » ( cf. le m. h. all. sal « salle », le m. néerl. sale, sael « id. »), latinisé en sala fém. ( viiies. ds Nierm.), et qui a gardé son -a sous l'infl. de halle.
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