SON1, SA, SES, adj. poss.
Étymol. et Hist. Déterm. poss. atone fonctionnant comme un art.
A. Fait réf. à une pers. simple
1. masc.
a) sing. α) 842 cas régime (
Serments de Strasbourg ds
Henry Chrestomathie, I, 6: si cum om per dreit
son fradra saluar dift; 19: Si Lodhuuigs sagrament que
son fradre Karlo iurat conservat); 937-952
sen [dial. du Nord?
E. Koschwitz,
Commentar zu den ältesten frz. Sprachdenkmälern, Heilbronn, 1886, p. 153; v. aussi
Pope, § 853, § 1320 XII] (
Jonas, éd. G. de Poerck, 145: un edre sore
sen cheve);
ca 1050
sum [
Pope, § 610] (
St Alexis, éd. Chr. Storey, 54:
sum pedre corocier);
β) id. cas suj. (
ibid., 99: Tant an retint [Alexis, de l'aumône] dunt
ses cors puet guarir; 289);
ca 1100 agn.
sis [
Pope, § 853] (
Roland, éd. J. Bédier, 56);
b) plur. α) 2
emoit.
xes. cas régime (
St Léger, éd. J. Linskill, 145:
Sos clerjes pres il revestiz [
sos infl. mérid., v. éd., p. 90]);
ca 1050 (
St Alexis, 294:
ses fedeilz);
β) id. cas suj. (
ibid., 222: Plurent
si oil);
2. fém.
a) sing. α) 881 cas régime (
Ste Eulalie ds
Henry,
op. cit., II, 17:
sa virginitet); 2
emoit.
xes. forme élidée devant voy. (
St Léger, 122: en
s'evesquet);
ca 1240 forme masc.
a toute son ost (
Jean de Thuin,
Jules César, 30, 10 ds T.-L., v. la recension de
P. Rickard ds
Arch. ling. t. 11 1959, pp. 32-43);
β) fin
xes. cas suj. (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 12:
Sa passïuns toz nos redenps);
b) plur. α) 2
emoit.
xes. cas régime (
St Léger, 146: ob
ses croix);
β) ca 1100 cas suj. (
Roland, 1757: Karles l'oït [Rollant] e
ses cumpaignes tutes).
B. Fait rarement réf. à la 3
epers. multiple [? 937-952 (
Jonas, 190: per cel triduanum jejunium
si contrition fisient e
si corrovement fisient; v. comment. p. 49)]
ca 1200 (
Dialoge Gregoire lo Pape, 194 ds T.-L.: li homme neit en ceste avogleteit de
son exil).
Ses, son − si, ses; sa, ses sont issus du parad. lat. vulg. atone (proclitique): masc. sing.
sus [< class.
sŭus]
sọs >
ses;
sum [<
sŭum]
sọm >
son; plur.
sọs > ses, entraînant par réfection anal. le cas suj.
si; fém. sing.
sa, plur.
sas > ses. Cette série atone de type
sus − sum, relevée au
viies. par le grammairien Virgilius Maro (
Pope, § 855a;
Vään., § 284) est basée sur l'amuïssement, à basse époque, du
u post-tonique devant
u (
Vään., § 80;
cf. conju[
g]
i so,
CIL t. 5, 2007;
ixes.
in so frundo =
in suo fronde,
Mél. Wilmotte [
M.], p. 509),
sŭus > sus ayant entraîné
sos;
sa, sas; le maintien du
-m final de
suum, sum comparé à son amuïssement dans
sua(m), sa(m) est dû à sa plus grande résistance derrière
u que derrière toute autre voy.,
Vään. Inscr., pp. 132-135. Ce parad. atone constitue, dans la lang. parlée à basse époque, une série distincte du parad. tonique,
cf. sien. Tandis qu'à l'époque class.,
suus est le poss. réfl. de la 3
epers. du sing. et du plur., il peut, à basse époque, désigner un possesseur différent du suj. (cas où la lang. class. utilisait le génitif des dém.:
ejus, illius, eorum, illorum): 1
remoit.
iiies.,
Cyprien,
Ep., 58, 4:
sufficit ad testimonium martyrii sui [=
ejus]
testis ille; fin
ives.,
Aug.,
Emer., 9 ds
Blaise Lat. chrét.:
post damnationem suam [=
eorum]
susceperunt illos. L'empl. lat. en réf. à la 3
epers. multiple (3
epers. plur.) a laissé qq. traces en a. fr. (
supra B) qui régulièrement utilise
lor, leur*; il est fréq. en prov. (1318,
Arnaut Vidal,
Guillaume de la Barre, éd. P. Meyer, 3465; v. aussi
Mistral,
s.v. soun).