SÉDUIRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Déb.
xiies. trans. « entraîner quelqu'un à commettre des fautes » (
St Brendan, éd. I. Short et B. Merrilees, 310);
2. ca 1470 « induire en erreur, faire s'égarer » (
George Chastellain,
Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 249);
3. 1538 « abuser, déshonorer une femme, une jeune fille » (
Est.);
4. 1542
seduisant part. prés. adj. « propre à plaire »
paroles seduisantes (E.
Dolet ds
Delb. Notes mss); 1698 trans. « charmer quelqu'un, l'attirer irrésistiblement en lui plaisant beaucoup »
qui seduit & qui plaist (
Boileau,
Satires, éd. A. Cahen, XI, 96). Réfection d'apr. le lat. eccl.
seducere « séduire, détourner du droit chemin », v.
Blaise − en lat. class. « amener à part, à l'écart » (d'où chez Marot
séduire qqn du droict chemin « le détourner du droit chemin »;
cf. aussi
séduire qqn de Dieu,
Péguy,
loc. cit.) − de l'a. fr.
souduire «
id. », att. dès
ca 1100 au part. prés. adj.
traitur suduiant (
Roland, éd. J. Bédier, 942), lui-même du lat.
subdūcere « soulever; retirer » qui a dû prendre le sens de « séduire » en lat. pop.,
cf. de même l'ital.
soddurre auj. en recul devant
sedurre.