RÉFRACTAIRE, adj.
Étymol. et Hist. A. Adj.
1. 1546 « difficile à soumettre, qui ne se laisse pas battre » (
Rabelais,
Tiers Livre, XVIII, éd. M. A. Screech, p. 135);
2. a) 1587 « qui ne se soumet pas à une autorité, à une règle »
réfractaire à (
Vignier,
Bibl. hist., III, 79 ds
Gdf. Compl.); spéc.
b) 1792
prêtres réfractaires (
Marbot,
Législ., 20 sept.,
Arch. Parl., 1
resér., t. L, p. 151, col. 1 ds
Brunot t. 9, p. 895, note 6);
c) 1816
conscrit réfractaire (
Courier,
Pamphlets pol., Pétition aux deux Chambres, p. 7);
3. 1762 (
Ac.:
Réfractaire, en Chimie, se dit d'Une substance minérale qui ne peut point se fondre, ou qui ne se fond que très-difficilement);
4. 1764 « qui ne se laisse pas appréhender, qu'on ne peut intégrer à un système » (Ch.
Bonnet,
Contempl. nat., XI, 3 [
Œuvres, éd. 1779-88] ds
Littré);
5. 1784 « réfractif » (
Bern. de St-
P.,
Ét. nature, t. 1, p. 42);
6. 1827 méd. « insensible à, qui ne peut être affecté par (une maladie) » (
Encyclop. méthod. Méd. t. 12);
7. 1834 « insensible, inapte à comprendre ou apprendre » (
Balzac,
Gaudissart, p. 5).
B. Subst.
1. a) 1560 « celui, celle qui ne se soumet pas à une autorité, à une règle, rebelle » (
Lettre du roi au Parlement ds
Condé,
Mém., éd. Champollion-Figeac et Champollion fils, p. 552); spéc.
b) 1791 « prêtre ou émigré qui ne se soumet pas au régime institué par la révolution » (
Doc. Hist. Révol., Contr. Dir., p. 297 ds
Brunot t. 9, p. 895);
c) 1828 « celui qui se soustrait à la loi du recrutement » (
St-
Edme t. 5);
2. 1956 « matériau réfractaire » (
Uv.-
Chapman). Empr. au lat.
refractarius, -a, -um « intraitable, entêté », dér. de
refringere, v.
réfringent.