RÉAGIR, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1516 alchim. « exercer une action sur un corps naturel » (
Les Remonstrances ou la Complainte de Nature à l'Alchymiste errant, 461 ds
Rose, éd. Méon, t. IV, p. 144: Comme le feu en l'air agist, Aussi l'air sur l'eau
réagist), attest. isolée;
b) 1771 phys.
réagir contre « de deux ou plusieurs corps ou forces naturels, exercer une action réciproque » (
Trév., s.v. réaction: le poids A agit autant contre le poids B, que celui ci
réagit contre celui-là);
c) 1774 physiol. «
id. »
tous les organes agissent et réagissent les uns sur les autres (
Diderot,
Réfut. Helvetius, p. 366); en partic. 1809
nerf non réagissant (
Lamarck,
Philos. zool., t. 2, p. 260);
d) 1831 chim. [
faire]
réagir deux corps l'un sur l'autre (
Becquerel,
Mémoire ds
Mém. Ac. sc., t. X, p. 272);
2. a) 1784
réagir sur qqc., qqn « exercer une influence réciproque » (
Année lit., I, B ds
Brunot t. 6, p. 1392),
b) 1788
réagir contre qqc. « s'opposer à quelque chose »
réagissant [
...]
contre la violence étrangère (Anon. ds
Fér. Crit. t. 3);
c) 1905 absol.
ne pas réagir « demeurer impassible, être mou, indolent » (
Rolland,
J.-Chr., Adolesc., p. 262: il était glacé d'effroi. Mais il ne
réagissait point); 1907
réagir à qqc. (
Barrès,
Cahiers, t. 6, p. 91). Empr. sous l'infl. de
agir* au b. lat.
reagere « pousser de nouveau », comp. du préf.
re-* et de
agere, v.
agir.