RÉACTION, subst. fém.
Étymol. et Hist. I. 1. 1616 phys. « action opposée à une autre et engendrée par elle » (
P. Coton, Sermons, 614 ds
R. Philol. fr. t. 44, p. 77: Le combat et
réaction du chaud avec le froid); 1748 fig. (
Montesquieu, Esprit des lois, V, 1, éd. J. Brethe de la Gressaye, t. I, p. 95);
2. 1835 équit. (
Lamart.,
Voy. Orient, t. 2, p. 65);
3. 1932
propulsion par réaction (
Lar. 20e); 1948
avion à réaction (
Cendrars, Bourlinguer, p. 238);
4. 1887 ch. de fer (
Herdner, Constr. et conduite locomot., t. 1, p. 51);
5. 1960 électron. « retour sur un circuit précédent d'une partie de l'énergie plus ou moins en phase » (
Électron.);
6. 1964 cybern. (
Lar. encyclop.);
7. 1964
barre de réaction (
ibid.).
II. 1. a) 1734 « réponse à une action par une action contraire tendant à l'annuler » (
Montesquieu, Rom., IX ds
Littré);
b) 1790 « attitude, comportement d'une personne qui répond à une action extérieure »
une réaction de cupidité (
Saint-
Martin, Homme désir, p. 161);
cf. 1859
éprouver une réaction violente (
Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, p. 368);
c) 1913 psychol.
psychologie de réaction (
Bull. de la Société fr. de philos., numéro 6, juin, p. 241 ds
Quem. DDL t. 21);
2. a) 1790 « mouvement d'opinion qui agit dans le sens opposé au mouvement d'opinion qui a précédé » (
Mirabeau, 27 nov. ds
Brunot t. 9, p. 843 et 844, note 8); en partic.
b) 1792 pol.
la réaction « mouvement d'idées, action qui s'oppose au progrès social issu des principes de la Révolution et vise à rétablir des institutions antérieures » (
Marat, Pamphlets, Aux Fr. patriotes, p. 299).
III. 1. 1801 chim. (
Fourcroy, Conn. chim., t. I, p. CX ds
Littré);
2. 1803 « réponse de la matière vivante à un stimulus » (
Maine de Biran, Influence habit., p. 82);
cf. 1805
la réaction du système nerveux (
Cuvier, Anat. comp., t. 2, p. 26); d'où 1931
temps de réaction ici fig. (J.-R.
Bloch, Dest. du S., p. 253); 1946 au propre (
Mounier, Traité caract., p. 22);
3. 1857 méd. « modification de l'organisme produite par une cause morbide » (
About, Roi mont., p. 268: les phénomènes de
réaction se produisirent ensuite; la peau devint brûlante, le pouls accéléra sa marche);
cf. 1874
réaction inflammatoire (
Verne, Île myst., p. 49); d'où
a) 1904
réaction de dégénérescence (
Nouv. Lar. ill.);
b) 1913
réaction de [
Bordet]
Wassermann (
Leredde, Ét. sur le sérodiagnostic, p. 299);
c) 1937
réaction de défense (
Duhamel, Maîtres, p. 196) [1907
réactions défensives (
Bergson, Évol. créatr., p. 167)];
4. 1878
faire sa réaction (
Feuillet, Journal femme, p. 43) [1808 (
Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, p. 27: un exercice vigoureux peut soutenir longtemps la
réaction vitale, même au sein du froid le plus vif)];
5. a) 1923
Réactions irréversibles - Réactions réversibles (
Guillet, Métall. gén., p. 40); 1924
bobines de réaction (
Coustet, T.S.F., p. 164);
b) 1946
réaction nucléaire (
L. Mallet in
La Presse nucléaire, 12 janv., in
Pages fr., n
o10, p. 75 ds
Quem. DDL t. 12); 1946
réaction en chaîne (
ibid.);
6. 1964
réaction orthographique (
Lar. encyclop.). Empr. au lat. scol.
reactio « réaction »;
ca 1345 dans le domaine angl. (
Latham) et recommandé par
Vossius (
xvie-
xviies.) ds
Du Cange, formé à l'aide du préf.
re- sur le lat. class.
actio, v.
action.