RUINE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. 1155 « dévastation, destruction, ravage commis sur une chose » (
Wace,
Brut, 13631 ds T.-L.);
2. a) ca 1213 « restes d'un édifice écroulé » (
Faits des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 614, 19: Erbe, arbre et buisson qui estoient levé es
ruines et es fontures dou mur); 1765 (
Encyclop. t. 14, p. 433b note ,,
ruine ne se dit que des palais, des tombeaux somptueux..., en parlant d'une maison particulière... on diroit bâtimens ruinés``);
id. peint. « représentation d'édifices ruinés; tableau représentant ces ruines » (
ibid.);
b) en parlant d'une personne
α) 1833
femme en ruine (
Hugo,
Borgia, III, 1, p. 143);
β) id. une sorte de ruine (
Balzac,
Méd. camp., p. 95);
3. 1262 « écroulement, chute (d'un objet matériel) » (
Jean le Marchand,
Miracles N.-D. de Chartres, 20 ds T.-L.: Tretout torna a descepline Ou par arson ou par
rüine); 2
emoit.
xiiies. (
St Brendan en prose, 79, 10,
ibid.);
ca 1350
rüynes d'edefisses (
Gilles li Muisis,
Poésies, II, 4,
ibid.); 1549
tomber en ruine (
Est.).
B. 1. Fig.
Ca 1175 « chute, déchéance, perte » (
Benoît de Ste-
Maure,
Chron. ducs de Normandie, 25880 ds T.-L.: la grant
rüine Des angres qui des ceus chäirent);
ca 1245
metre a rüine e a perdicïum (
St Auban, 338,
ibid.);
2. 1671, 1
ernov. « ce qui cause une dépense excessive » (
Sévigné,
Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t. 1, p. 412: Ce régiment est une distinction agréable; mais n'est-ce point aussi une
ruine?);
3. 1680 « perte des biens, de la fortune » (
Rich.);
4. 1690 « ce qui est cause de dépérissement de destruction » (
Fur.: La rupture entre les Couronnes est la
ruine du commerce). Empr. au lat.
ruina « chute, écroulement; effondrement de bâtiment, ruine; (fig.) écroulement, effondrement; catastrophe, désastre, destruction ».