RUDE, adj.
Étymol. et Hist. 1. 1213 « mal dégrossi, inculte » (
Fet des Romains, éd. Flutre et Sneyders de Vogel, 106, 3);
2. a) 1306 « se dit d'une chose dure au toucher » (
Girart d'Amiens, Charlemagne, éd. H. Dammann, 480, 58);
b) ca 1355 « désagréable à voir, à entendre » (
Bersuire, f
o89 ds
Littré);
3. a) 1271 « fatigant; dur à supporter » (
Rutebeuf, Ste Élysabel, éd. E. Faral, J. Bastin, t. 2, p. 165);
b) 1462 « pénible à supporter (du temps) » (
Cent Nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, p. 98);
c) 1835
des mœurs rudes (
Ac.);
4. ca 1375 « dur, sévère (d'une personne) » (
J. Cuvelier, B. du Guesclin, éd. E. Charrière, 118);
5. 1580 « difficile à vaincre, redoutable (d'un adversaire) » (
Montaigne, Essais, éd. P. Villey, V. L. Saulnier, p. 153);
6. 1675
rude à (M
mede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 715); 1688
rude école (
La Bruyère, Caractères, III, 64); 1718
les temps sont rudes (
Ac.); 1798
cela me paraît rude « d'une chose difficile à croire » (
Ac.); 1872
en voir de rudes (
A. Daudet, loc. cit.);
7. 1859 « difficile à comprendre, ardu » (
Hugo, Légende, t. 2, p. 776);
8. 1715
rude appétit (
Lesage, Gil Blas, II, 7 ds
Littré); 1841
rude gaillard (
Balzac, Tén. affaire, p. 155); 1862
rude lapin (
Larchey, Excentr. lang., p. 283). Empr. au lat.
rudis « brut, inculte, grossier, ignorant ».