ROUVRE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1401 Orléanais
roures (
Cens d'Yevre le Châtel ds
La Curne); 1552
rouvre (
Est., s.v. robor); 1753
chêne roure (
Encyclop. t. 3, p. 287a). Du lat.
robur, -oris « rouvre; bois de chêne » fig. « dureté, solidité; force; cœur, noyau »,
cf. corroborer;
roboratif. Le type le plus répandu pour désigner le chêne dans le domaine gallo-rom. est issu du gaul. *
cassanus (v.
chêne), les dér. de
robur ne subsistant, dans la lang. commune, que dans le domaine d'oc (1180,
Girart de Roussillon, éd. W. M. Hackett, 9554; 1220-30,
Deudes de Pradas, Dels Auzels cassadors, éd. E. Monaci, 2998;
cf. dès 1067 le topon.
Rora, commune de Roure, Alpes-Maritimes ds
Dauzat-
Rost. Lieux 1978, p. 565a). Comme, d'autre part, la topon. atteste très largement la présence de
robur dans le domaine d'oïl (notamment, corresp. à l'actuel topon. de
Rouvre(s): Loiret
Rovere 697,
Rubrum 870; Côte-d'Or
Rovra 902; Meuse
Rubrum 973; Aube
de Rufro 1101, d'apr.
Dauzat-
Rost., loc. cit.; v. aussi
rouvraie), on peut supposer qu'au haut Moy. Âge, la lang. commune distinguait le
quercus sessiliflora [=
robur] du
quercus pedunculata [= *
cassanus], distinction abolie par la suite,
FEW t. 10, p. 434a.