ROUBLARD, -ARDE, adj.
Étymol. et Hist. 1. 1835 subst. masc. ([
Raspail],
Réf. pénit., 20 sept., p. 2:
Roublard. Homme mal mis); 1836 subst. masc. (
Vidocq,
Voleurs, t. 2, p. 69:
roublard. Laid, défectueux) − 1894 (
Virmaitre,
Dict. arg. fin-de-s., p. 261);
2. 1863 adj. « chic, flambant » arg. des ouvriers d'apr.
Esn.; 1864 subst. masc. « homme malin, rusé » (
Veuillot d'apr.
Esn.); 1866 adj. et subst. (
Delvau, p. 346:
Roublard. Rusé, adroit, qui a vécu, qui a de l'expérience). Orig. inc.;
Guir. Lex. fr. Étymol. obsc. y voit un dér. arg. de
râbler1* « ramasser avec un râble », dont les formes
rouabler, robler dial. sont bien att. (
cf. FEW t. 10, pp. 598b-599a; v. aussi les formes dial. du subst.,
s.v. râble1); de
roubler « racler », par le sens passif on aurait « raclé » donc « mal mis; misérable » et par le sens actif « râcleur » qui tire les marrons du feu avec un râble » d'où « extorqueur de tripot » 1858 (
Figaro, 27 nov. d'apr.
Littré Suppl.).
Esn. voit dans les différents sens un empl. métaph. de « feu » et rattache le mot à la famille de
roubliou att. dans l'arg. de Fribourg dès 1699 (v.
FEW t. 10, p. 536a) du lat.
rubeus « roux, roussâtre », de
ruber « rouge ». Un rattachement (
FEW t. 20, p. 44b) à
rouble* se heurte au fait que le sens « richard, homme cousu de roubles » donné seulement en 1859 par
Larch., p. 92, semble peu att., et surtout, n'est pas le sens primitif.