ROMAN2, -ANE, adj. et subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Ling.
1. a) 1596
Roman François « l'ancienne langue française » (
Hulsius); [1671 ([
Bouhours],
Les Entretiens d'Ariste et d'Eugène, p. 156 ds
Quem. DDL t. 21: témoin le Serment de Loüis Roy de Germanie, fait en
langue Romance, et presque aussi mal-aisé à entendre que le Serment de Charles son frere Roy de France, fait en langue Thudesque)]; 1765
langue romane (
Encyclop.: c'étoit une langue composée de celtique et du latin, mais dans laquelle celle-ci l'emportoit assez pour qu'on lui donnât les noms qu'on vient de dire);
b) 1808 désigne la langue d'oc (
Roquefort, Gloss. de la langue romane [titre]); 1816 (F.-J.-M.
Raynouard, Gramm. romane ou gramm. de la langue des troubadours [titre]);
c) 1863
langues romanes « l'ensemble des langues issues du latin » (
É. Littré, Dict. de la lang. fr., Préf., t. 1, p. XXVIII);
2. 1898 « qui a pour objet l'étude des langues romanes »
philologie romane (
Langlois, Seignobos, loc. cit.).
B. Beaux-arts 1818 (
Gerville, lettre à Le Prévost, 18 déc. d'apr.
A. Rey ds
Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 2, 2, p. 24: Je vous ai quelquefois parlé d'
architecture romane. C'est un mot de ma façon qui me paraît heureusement inventé pour remplacer les mots insignifiants de saxone et de normande); 1820
église romane, édifices romans (
Id., lettre à de Vaussay, publ. ds le 1
errec. de la Soc. des Antiquaires de Normandie, 1824-25, p. 88, 90,
ibid., p. 25). De
roman1*. Pour A, l'évolution des notions s'explique par le fait que
roman s'est spécialisé dès la fin du
xvies. dans la désignation de l'anc. lang. gallo-romane, p. oppos. à
français qui désignait la lang. contemp.; de là le mot en est venu à désigner la lang. des troubadours chez Roquefort et surtout Raynouard qui la considéraient comme l'état intermédiaire entre le lat. et les autres lang. romanes; le sens mod. apparaît chez Littré qui s'inspire largement de l'
Etymologisches Wörterbuch der romanischen Sprachen de Fr. Diez (1853),
cf. aussi 1835, Fr.
Diez, Grammatik der romanischen Sprachen). Voir
FEW t. 10, p. 455a.