ROMAIN, -AINE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 subst. « habitant de Rome » (
Roland, éd. J. Bédier, 2923: Encuntre mei [Charlemagne] revelerunt li Seisnes [...],
Romain, Puillain e tuit icil de Palerne); spéc. mil.
xiiies.
Roumain « habitant de la Rome antique » (
Jean de Thuin,
Jules César, 4, 13 ds T.-L.); 1904
travail de Romain « travail difficile, pénible » (
Nouv. Lar. ill.);
2. 1823 « claqueur dans un théâtre » (
Stendhal,
loc. cit.).
B. 1. 1
erquart
xiiies. adj. « qui se rapporte au Saint-Siège; à la Rome moderne » (
Reclus de Molliens,
Charité, 7, 6 ds T.-L.: Toi cuidai en chel haut refui [Rome] Trover o le pape
romain);
a) 1528 impr.
lettre rommaine « caractère rond et droit » (
Inventaire de Louis Royer, 104 ds
Wolf (L.)
Buchdruck, p. 86); 1547 subst.
Romain «
id. » (doc. ds E.
Giraudet,
Les orig. de l'impr. à Tours, ibid.);
b) 1535
Eglise Romaine (
Calvin,
Instit. de la religion chrestienne, Epistre au Roy, éd. J.-D. Benoît, t. 1, p. 42);
2. mil.
xiiies. « qui se rapporte à la Rome antique »
l'estore romain « l'histoire romaine » (
Jean de Thuin,
Jules César, 2, 2 ds T.-L.); spéc.
a) 1644
vertu romaine (G.
de Scudéry,
Arminius ou les frères ennemis, I, 3, p. 11); 1690
beauté Romaine, visage Romain (
Fur.);
b) 1657
droit romain (F. H.
D'Aubignac,
La Pratique du théâtre, p. 91);
c) 1676
chiffre romain (
Id.,
Conjectures academiques, p. 22);
d) 1690
à la Romaine « à la manière, selon l'usage des Romains » (
Fur.). Du lat.
romanus « romain » (dér. de
Roma, nom de la capitale de l'Empire Romain), qui prit aussi en lat. chrét. le sens « de l'Église romaine » (
St Augustin ds
Blaise Lat. chrét.). Le sens A 2 s'explique prob. par une transpos. iron. à partir de sens tels que « se dit d'un homme connu par de grands sentiments de probité et par son amour pour la patrie » (
Ac. 1740; v. aussi
FEW t. 10, p. 458a). B 1 a désigne un type de caractère utilisé d'abord à Rome en 1467 par Sweynheim et Pannartz (v.
Wolf (L.)
Buchdruck, pp. 84-86).