ROGNON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) fin
xiies.
roignon « rein de l'homme » (
Raoul de Cambrai, éd. P. Meyer et A. Longnon, 4174);
b) 1205-50
roignon « rein de certains animaux » (
Renart, éd. M. Roques, 3978);
2. 1690
rognon « testicule de certains animaux (bélier, coq) » (
Fur.);
3. 1779 géol. (H. B.
de Saussure,
Voyages dans les Alpes, t. 1, p. 78);
4. 1910 pêche (
Lar. pour tous). Du lat. pop. *
rēniōnem, accusatif de *
rēniō
, dér. de
rēn « rein ». Le
-o- de la 1
resyll. s'explique par assim. vocalique. En galloroman, en ital. et en cat. les formes en
re et en
ro coexistent (1174-78
reignon,
Étienne de Fougères,
Manières, éd. A. Lodge, 1018; a. prov.
renhon,
ca 1210,
Croisade contre les Albigeois ds
Levy; Guernesey
rignon ds
FEW t. 10, p. 255a; napolitain
regnone; ital.
rognone; a. cat.
renyó; cat.
ronyó), alors que l'esp. et le port. ne connaissant que la forme en
re (esp.
riñón, port.
rinháo). La lang. écrite a fini par imposer la forme
rognon et le sens 1 b; l'empr. du lat.
ren (
rein*) par les médecins a restreint l'empl. du mot aux reins des animaux et en a fait un terme de bouch.