ROCHER1, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140
rochier « masse de pierre à fleur de terre » (
Geffrei Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 5616);
b) av. 1558
estre un rocher de foy et de constance (
Mellin de Saint-
Gelais,
Œuvres, éd. P. Blanchemain, t. 1, p. 211); 1601
ferme comme un rocher (en parlant d'un homme) (
Montchrestien, Hector ds
Tragédies, éd. L. Petit de Julleville, p. 15);
c) 1560 littér.
le rocher de mon cœur (J.
Grevin, L'Olympe ds
Théâtre complet et poés. choisies, éd. L. Pinvert, p. 290 et 304); 1579
cœur de rocher « personne dure, insensible » (
Garnier, La Troade, 1601 ds
Tragédies, éd. W. Foerster, II, p. 135); 1583
estre un rocher « se dit d'un homme dur, insensible » (
Id., Les Juifves, 977,
ibid., III, p. 132); 1694
parler aux rochers « s'adresser à des gens insensibles » (
Ac.);
d) 1560 « appui, refuge (terme biblique) » (
Bible de l'imprimerie Rebul, Psaumes, 144, 1);
2. a) av. 1577 « écueil, récif » (R.
Belleau,
Œuvres, II, 373 ds
IGLF);
b) alpin. 1883 « paroi rocheuse » (
Annuaire du Club alpin fr. Année 1882, p. 127 ds
Quem. DDL t. 27); 1897
faire du rocher « escalader des parois de pierre (p. oppos. aux escalades qui se font dans la neige ou sur la glace) » (
R. alpine, loc. cit.);
3. a) 1599 « décoration de table simulant une montagne » (
Havard);
b) 1690
rocher de confiture « filets d'écorce de citrons ou d'oranges confits, disposés pour imiter une rocaille » (
Fur.); 1904 pâtiss. (
Nouv. Lar. ill.);
c) 1694
rocher d'eau « fontaine imitant un rocher d'où sort une source » (
Corneille);
d) 1721
rocher des philosophes « fourneau chimique » (
Trév.);
e) 1765 anat. (
Encyclop.);
f)1765 « masse de mousse qui s'étend sur la bière quand elle commence à fermenter » (
ibid.). Dér. de
roche*.