ROCHE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin
xes. « bloc considérable de pierre très dure, en masse ou isolée » (
Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 323);
b) 1553 « appui, refuge (terme biblique) » (
Bible de l'imprimerie Gérard,
Samuel, 22, 3);
c) av. 1573
cœur de roche « dur, insensible » (
Jodelle,
Œuvres, I, 168 ds
IGLF); 1587 [éd.] « chose ferme, inébranlable » (
Malherbe,
Les Larmes de Saint Pierre imitées du Transille, 74 ds
Œuvres, éd. L. Lalanne, t. 1, p. 7: cette
roche de foi);
d) 1690
eau de roche (
Fur.,
s.v. eau); 1690 fig.
clair comme de l'eau de roche (
Fur.);
2. a) 1178 « pierre (matériau utilisé dans la construction d'un mur) » (
Renart, éd. M. Roques, 3326);
b) ca 1210 « caverne, grotte » (
Guiot de Provins,
Bible, 1885 ds T.-L.);
c) ca 1245
roce « château fort bâti sur une roche, citadelle » (
Philippe Mousket,
Chronique, éd. Reiffenberg, 17039);
d) 1269
roke « carrière de pierres » (doc. de Tournai ds
Gdf.);
3. a) 1677
cristal de roche (
Miege);
b) 1683
turquoise de vieille roche (
Inventaire gén. du mobilier de la Couronne sous Louis XIV, éd. J.-J. Guiffrey, t. 1, p. 198); 1690 « matière pierreuse contenant des pierres fines » (
Fur.); d'où fig. 1653
Dieu de la vieille roche (
Scarron,
Virgile travesti, VII, 287a ds
Richardson);
c) 1690 « borax impur » (
Fur.);
d) 1691
roche de feu (
Ozanam); 1736
roche à feu (
Aubin);
e) 1749 « substances minérales considérées en masse (terme de minér.) » (
Buffon,
Théorie de la terre ds
Hist. nat. t. 1, p. 330); 1776 « granit » (
Valm.); 1779 « pierre la plus dure d'une carrière » (
Saussure,
Voyages dans les Alpes, t. 1, p. 98 ds
Brunot t. 6, p. 602); 1835
pierre de roche (
Ac.). Représente un type
rocca, d'orig. inc., sans doute prélat. (d'où aussi l'ital. dialectal
rocca, le cat. et l'esp.
roca et l'it.
roccia empr. au fr.).