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ROUBINE, ROBINE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1416, 22 oct. robine Aigues-Mortes (Ordonnances des rois de France 3erace, t. 10, 1773, p. 381: la reparation [...] et melioration du [...] port d'Aigues Mortes, soit a renouveler les levades et robines); 1637 pont de bois sur la grande Roubine (Arch. du Gard C 746 ds E. Germer-Durand, Dict. topogr. Gard, 1868, p. 189). Empr. à l'a. prov.robina (1272 Narbonne « redevance due pour les marchandises passant par la roubine de Narbonne » ds Levy Prov.; 1285, 31 oct. Nîmes robina « canal » ds Fagniez t. 1, p. 303; ca 1336 Montpellier « id. » la robina de Latas ds Levy Prov.), issu du lat. vulg. *rŭpι ̄na, class. rūpι ̄na « sol rocailleux, rocher » (iies., Apulée), relevé dès le haut Moy. Âge au sens de « canal » (841 et 849 Italie; xies. Marseille ds Nierm.; pour les xiieet xiiies., v. E. Thomas, Dict. topogr. Hérault, 1865, p. 163 et Sabarthès, id., Aude, 1912, p. 354). Étant donné la présence du mot, au Moy. Âge, dans les Alpes de Provence, Bambeck Boden, pp. 20-21, s'appuyant notamment sur un ex. de 1043 (Castellane, Cartul. St Victor de Marseille, 2, 115: sicut decurrit rivulus qui exit de ipsa rubina et vadit usque...), attribue à rupina le sens de « gorge, défilé »; le mot aurait ensuite désigné le ruisseau qui la traverse, puis, transposé en terrain de plaine, un cours d'eau régulier, enfin un canal.