RIVE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1100 « terrain bordant un cours d'eau » (
Roland, éd. J. Bédier, 2799: n'est remés chevaler Ne seit ocis o en Sebre [l'Ebre] neiet. Desur la
rive sunt Franceis herbergiez);
ca 1175
la rive de Seigne (
Benoît de Ste-
Maure,
Chron. des ducs de Normandie, 11262 ds T.-L.); 1795
la rive gauche du Rhin, limite de la république fr. (G.-G.
bockmer,
Journ. du bon homme Richard, n
o161, p. 31 ds
Quem.
DDL t. 21);
b) déb.
xiies. « rivage de la mer » (
Benedeit,
St Brendan, 1513 ds T.-L.);
ca 1200
rive de mer (
Chans. Guillaume, éd. D. McMillan, 1934);
2. fig.
a) 1146-70
venir a rive « arriver à bon port, venir à bout d'une difficulté » (
Jeu d'Adam, éd. W. Noomen, 574);
b) 1176
ne trover fonz ne rive en [
aucune rien] « ne pas trouver de limite » (
Chrétien de Troyes,
Cligès, éd. A. Micha, 4296);
3. a) 1678 plur. « pays, contrée [où l'on aborde] » (
La Fontaine,
Fables, IX, 2: Amants, heureux amants, voulez-vous voyager? Que ce soit aux
rives prochaines);
b) 1797 désigne un large territoire (
Postillon de Calais, n
o581, 2b ds
Quem. DDL t. 21: Lettre de la
rive droite du Rhin).
B. a) 1314 « bord d'un objet » (
Chir. de Henri de Mondeville, 1091 ds T.-L.: les extremités d'eles [des sondes] soient cousues o les
rives des pertuis des fasciez);
b) av. 1525 spéc. « bord (d'un jardin) » (
Pierre Gringore,
Quenouille spirituelle, 711-712 ds
Ch. Oulmont,
Pierre Gringore, Paris, 1911, p. 452); 1549
rive d'ung bois (
Est.);
c) 1549 techn. « bord d'un four près de l'ouverture »
pain de rive (
ibid.);
d) 1586
la rive de mon lit (
Louveau, tr.
Apulée, III, 1 ds
Hug.). Du lat.
ripa « rive; rivage, côte ».