RINCER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Trans.
a) ca 1210 « nettoyer en lavant et en frottant »
cil natoie, levë et rince (
Guiot de Provins,
Bible, éd. J. Orr, 2414);
b) 1530 «
id. en parlant du linge »
je rainceray ces drapeaulx (
Palsgr., p. 691); en partic. 1828 « le tremper dans l'eau claire après l'avoir lavé » (
Mozin-
Biber);
c) 1740 « mouiller (en parlant de la pluie) » (
Ac.: D'un homme qui a été fort mouillé [...] Il
a été bien
rincé);
2. id. a) 1391
rainser « battre, rosser quelqu'un » (
Let. remiss., in Reg., 141, ch. 13 ds
Du Cange,
s.v. rama1); 1750
rincer (
Favart ds
Larch. 1861, p. 235);
b) 1821 « voler, duper » (
Ansiaume,
Arg. bagne Brest, f
o8 v
o, § 166);
3. pronom.
a) 1673
se rincer la bouche « se laver la bouche avec un liquide que l'on recrache » (
Nouv. traité de la civilité qui se pratique en France parmi les honnestes gens [3
eéd.], Paris, Josset ds
Havard 1890);
b) 1865 fam.
se rincer le corridor « boire » (
Vie parisienne ds
Larch. 1872, p. 103); 1866
se rincer la dalle (
Delvau, p. 426);
c) 1883
se rincer l'œil (
Fustier,
Suppl. dict. Delvau, p. 548 qui cite
Chavette). Prob. issu p. dissim. de l'a. fr.
recincier « rincer »,
ca 1200
rechinchier (
Jean Bodel,
Jeu st Nicolas, éd. A. Henry, 1374), du lat. pop. *
recentiāre (dér. de
recens au sens de « frais ») continué par des formes dial. d'Italie − de Ferrare par la plaine du Pô jusqu'au Piémont − au sens de « rafraîchir, laver » (à côté d'autres qui continuent *
recentare); v.
FEW t. 10, p. 142b.