RIGUEUR, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Fin
xiies.: « sévérité inflexible »
rigor d'orgoil (
Sermons St Gregoire sur Ezechiel, 99, 22 ds T.-L.);
2. 1283 « manière stricte d'appliquer les lois »
selonc rigueur de droit (
Philippe de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, LXIX, 1939, éd. Am. Salmon, t. 2, p. 478); 1694
juges de rigueur (
Ac.);
3. xves. au plur. « dispositions répressives » (
Bibl. Éc. Chartes, 4
esérie, t. 1, p. 265);
4. fin
xves. « dureté pénible à supporter » (
Jardin de Santé, I, 362 ds
Gdf. Compl.); 1580
la rigueur de l 'hyver (
Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, I, 54, 312);
5. 1580 « exactitude, précision »
rigueur d'opinions (
Id., ibid., II, 11, 422).
B. Loc. adv.
1. a) ca 1480
a rigueur « rigoureusement » (
Mystere du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 41987); 1501
a la righeur (
Le Livre de conduite du Regisseur, éd. G. Cohen, 290);
b) 1724
à la rigueur « en allant jusqu'à la limite de l'acceptable » (
Marivaux, Le Spectateur, p. 138);
2. 1671
en toute rigueur (
Pomey);
3. 1783
de rigueur (L.
Mercier, Tableau de Paris, t. 5, p. 343). Empr. au lat.
rigor « raideur, dureté », au fig. « sévérité, inflexibilité ».