RIDICULE, adj. et subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Subst.
1. a) 1500-03 « élément, manière d'agir qui prête à rire » (
Therence en fr., éd. 1539, f
o314 r
ods
Delb. Notes mss: Tous tes ditz ne sont que fallaces
ridiculles; 1668
tourner (qqc.) en ridicule (
La Fontaine, Fables, V, 1: Je tâche d'y tourner le vice en
ridicule);
b) 1663 « ce qui prête à rire chez une personne, dans une chose »
le ridicule des hommes (
Molière, Crit. Éc. des femmes, VI);
id. [date de la leçon] (
La Rochefoucauld, Réflexions mor., CLXIII ds
Œuvres, éd. A. Régnier, t. 1, p. 96, note 4: il y a une infinité de conduites qui ont un
ridicule apparent);
2. 1652 « ce qui excite le rire, la risée (d'une manière générale) (
Guez de Balzac, Socrate chrétien ds
Œuvres, Paris, L. Billaine, t. 2, 1665, p. 265: Le
Ridicule est une des extremitez du subtil);
3. 1658 « personne excitant la risée » (
Loret, Muze histor., 18 juil. ds
Livet Molière); 1659
tourner (qqn) en ridicule (
Pascal, Provinciales, XII ds
Œuvres, éd. J. Chevalier, p. 802).
B. Adj.
1. av. 1502 « digne de risée »
choses vaines et ridicules (
O. de Saint-
Gelais, Eneide, fol. 187d, éd. 1529 ds
Gdf. Compl.); 1580 (d'une personne)
se rendre ridicule (
Montaigne, Essais, II, 17, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 659); 1588 impers.
il est ridicule que (
Id., III, 9, p. 975);
2. 1865 « insignifiant, dérisoire (surtout en parlant d'une somme, d'une valeur) » (
Goncourt, loc. cit.). Empr. au lat.
ridiculus, en bonne part « plaisant, drôle », en mauvaise part « ridicule, risible, comique; extravagant ».
Cf. les synon. ant. évincés par
ridicule: m. fr.
ridiculaire (
xves. ds
Gdf.; empr. au lat.
ridicularius, b. lat.
ridicularis « bouffon ») et
ridiculeux (
xves.,
ibid.; empr. au lat.
ridiculosus « plaisant, drôle »).