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RICHESSE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. 1121-34 richeise « puissance » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 1634 ds T.-L.); 1155 richesce « id. » (Wace, Brut, 2757, ibid.); 2. ca 1140 « caractère de ce qui possède l'éclat, l'opulence, la somptuosité des choses précieuses » (Geffrei Gaimar, Hist. des Angl., éd. A. Bell, 3930: les richesces de la feste); 3. a) 1562 « fertilité agricole (d'un pays) » (Du Pinet, Hist. du monde de C. Pline Second, I, 624 d'apr. FEW t. 16, p. 714a); b) α) 1647 les richesses (de la langue) (Vaug., préf., XV, § 3); β) 1718 « qualité de ce qui contient en abondance » (Ac.: la richesse de la mine). B. 1. Plur. a) 1121-34 richeises « les possessions matérielles » (Philippe de Thaon, op. cit., 1298 ds T.-L.); 1155 richesces « id. » (Wace, op. cit., 6582, ibid.); b) 1remoit. du xiies. richeises « objets de grande valeur » (Psautier Oxford, 61, 10, ibid.); ca 1274 richesces « id. » (Adenet le Roi, Berte, éd. A. Henry, Genève, Droz, 1982, 267); 2. 1694 écon. pol. (Ac.). Dér. de riche*; suff. -esse1*. La forme -eise, -oise qui apparaît en a. fr. à côté de -e(s)ce est la continuation phonét. du suff. lat. -ĭtia (v. Fouché t. 2, pp. 282-283). Le sens de « opulence, possession de grands biens » ne semble assuré que vers 1265 (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. Carmody, livre II, chap. 21, 21, p. 192: richece) ou peut-être déjà à la fin du xiie-déb. xiiies., Robert de Boron, Roman de l'Estoire du Graal, éd. W. A. Nitze, 1120: richesces), v. Th. Venckeleer ds XIIIeCongrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. (1971), Québec, 1976, t. 2, pp. 16-17).