RETRAIRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. I. 1. Fin
xies. judéofr.
retrait « se rétrécir (ou rétréci) » (
Raschi,
Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 124, n
o898); surtout empl. au part. passé fin
xiies. (
Brut de Munich, 2643 ds T.-L.); spéc.
blé retrait 1762 (
Ac.); 1681 hérald. (
Ménestrier d'apr.
FEW t. 10, p. 343b); 1690 (
Fur.); fin
xives. [ms.]
retraire « se contracter, se rétracter (des nerfs) » (
Liv. dou roi Alix., Richel. 1385, f
o30b ds
Gdf.);
2. ca 1140
soi retraire (de) « se tenir à l'écart (de) » (
Geffrei Gaimar,
Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 4374);
ca 1145
retraire de « délier de (un vœu) » (
Wace,
Conception N.D., éd. W. R. Ashford, 704);
ca 1150 réfl.
soi retraire (de) « se soustraire » (
Id.,
ibid., 776);
ca 1150
soi retraire de « renoncer à » (
Id.,
St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1339); 1155
al flo retraiant « à marée basse » (
Id.,
Brut, éd. I. Arnold, 11461); 1160-74
retraire « baisser (de la mer) » (
Id.,
Rou, éd. A. J. Holden, III, 10898);
ca 1160
retraire « détourner » (
Enéas, éd. J. J. Salverda de Grave, 7834);
ca 1160 réfl.
soi retreire « se retirer, se mettre à l'abri » (
ibid., 3778);
ca 1160
retraire « retirer, enlever » (
ibid., 4153), subsiste comme terme de dr. 1239 « exercer le retrait lignager » (Cart. de Champ., Richel. l. 5993, f
o263b ds
Gdf.).
II. 1832 « traire une seconde fois » (
Raymond). I du lat.
retrahere « tirer en arrière; retirer », dér. de
trahere « tirer, traîner », préf.
re- marquant le mouvement en arrière;
cf. en a. m. fr.
retraire « raconter »
ca 1100 (
Roland, éd. J. Bédier, 1701) −
xves. ds
Gdf. répertorié comme « vieux » par
Trév. 1721-71 et
Ac. Compl. 1842. II dér. de
traire*; dés.
-er.