RETORDRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 intrans. « se tordre » (
Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 4454: Garde du fil qu'il ne
retorde), attest. isolée dans cet empl.;
2. a) ca 1260 « tordre ensemble plusieurs brins de fil ou de ficelle » (
Etienne Boileau, Métiers, éd. G. B. Depping, p. 80: filer, doubler et
recordre [
sic]); 1266 ici au fig. (
Vers de la mort, éd. C. A. Windahl, CCXXI, 9: quanqu'il
retort);
b) av. 1633
donner du fil à retordre (
Gaultier Garguille, Chansons, éd. E. Fournier, p. 59 [ici, dans le refrain d'une chanson libertine, semble signifier « se prostituer »;
cf. Rey-
Chantr. Expr., s.v. fil]); 1640 (
Oudin Curiositez, s.v. fil: donner du fil à
retordre,
se prostituer); 1680 (
Rich.: Je lui donnerai du fil à
retordre (...), je lui donnerai des afaires);
3. 1606 « tordre de nouveau » (
Crespin d'apr.
FEW t. 13, 2, p. 95b); sens att. ds
Ac. dep. 1762. Du lat.
retorquere « tourner en arrière, tordre vers l'arrière » (
rétorquer*), avec évol. phonét. et sém. parallèle à celle de
tordre*.