RESPECTER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1554 « considérer comme une chose dont on doit tenir compte » (
Papiers d'Etat du card. Granvelle, éd. Ch. Weiss, t. 4, p. 327:
respectant l'estat de ce royaulme);
2. 1566 « porter respect, honorer » (
Rivaudeau,
Complaintes, 3 ds
Hug.: Il me chaut point... qu'on m'honore et
respecte);
3. 1573 « ne pas porter atteinte, préserver » (
Baif,
Poèmes, l. V, II, 244,
ibid.: puis que si fort
respectes Nostre amitié);
4. ca 1590 « suivre scrupuleusement ce qui est indiqué, conseillé » (
Montaigne,
Essais, I, 39, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 242: Qu'il se régente,
respectant et craignant sa raison et sa conscience). Empr. au lat.
respectare, propr. « regarder en arrière », de là « avoir en vue; prendre en considération, se préoccuper de ».
Cf. la forme pop. a. fr.
respitier (
ca 1135 « épargner »
Couronnement de Louis, éd. Y.-G. Lepage, réd. AB, 1310),
respoitier (1160-74 « ajourner »
Wace,
Rou, éd. A.-J. Holden, II, 1839).