REQUINQUER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) [1578
camus requinqué (s. réf. ds
Bl.-
W.1-5)]; 1611
camus requinqué « dont le nez a le bout retroussé » (
Cotgr.);
b) 1611 pronom. « se parer, s'attifer » (
ibid.);
2. 1733 trans. « redonner de l'entrain à, remonter le moral de » (
Voltaire,
Zaïre,
Ep. dédicatoire à Falkener, éd. J. Guntzberger, p. 22); 1835 pronom. (
Balzac,
Goriot, p. 272). Mot d'orig. incertaine, popularisé par une chanson, connue déjà au temps de François I
er, où l'on se moquait d'une vieille femme coquette cherchant à se parer comme une jeune, et dont le refrain était: « Requinquez-vous, vieille, Requinquez-vous donc » (
cf. Gaultier Garguille,
Chansons, éd. E. Fournier, pp. 31-34;
Bayle,
Dict. hist. et crit., t. 10, 1820, p. 327; O.
Douen,
Cl. Marot et le psautier huguenot, t. 1, p. 709).
Requinquer est donné par
Cotgr. comme pic., mais il était également connu en Provence et Languedoc (
cf., dans la version toulousaine de la même chanson: « Requinque te vieillo, requinque te donc » 1578,
Odde de Triors,
Joyeuses recherches de la langue tolosaine, éd. P. Jannet, 1847, p. 23 ds G.
Garguille,
op. cit., p. 33. Odde de Triors définit le langued.
requinqua: « s'égayer, se reverdir » [en parlant de personnes habituellement tristes et taciturnes ou de vieillards], v. aussi
Mistral,
s.v. requinca et
requinquiha). D'apr.
Bl.-
W.,
requinquer pourrait être une altér. d'un anc.
*reclinquer (dér. de
clinquer, v.
clinquant) qui aurait signifié « se donner du clinquant »; d'apr.
Rob., on pourrait également rapprocher
requinquer du m. fr.
reclinquier « reborder à clin (un bateau) » 1382-84,
Compte du Clos des Galées de Rouen, éd. Ch. Bréard, p. 76 et
parsim (
cf. FEW t. 16, p. 332,
s.v. klink).