REPENTIR1(SE), verbe pronom.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100
soi repentir de + inf. « renoncer à, cesser de » (
Roland, éd. J. Bédier, 3011), seulement en a. et m. fr.;
2. id. « manifester le regret d'avoir commis une faute » (
ibid., 3590: Carles.... Si pren cunseill que vers mei
te repentes! Mort as mun filz);
ca 1120-50 part. prés. adj. cont. relig. (
Grant mal fist Adam, I, 4 ds T.-L.); 1119 même cont. (
Philippe de Thaon,
Comput, 1599,
ibid.: Cum la gent vunt pechant... Mais quant il
se repentent);
ca 1155
soi repentir de ses pechiez (
Wace,
Brut, 14461,
ibid.); 1318 part. passé fém. subst.
les Repentïes « ordre religieux accueillant les femmes qui ont rompu avec une vie dissolue » (
Requeste des Frères Mineurs, 98 ds
Rutebeuf,
Œuvres, éd. A. Jubinal
2, t. 3, 1875, p. 158);
3. ca 1140 « regretter amèrement un acte accompli, une décision prise » (
Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 31); 1160-74 (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, II, 1541: ... il ont a seignor retenu Loeÿs, Mez puis
s'en
repentirent quer trop lor fu eschis);
ca 1200 part. prés. adj.
estre repentans « regretter » (
Chanson ds
Chansons du Chastelain de Couci, éd. A. Lerond, XXVIII, 24); 1280 [ms.] part. passé subst. « celui qui regrette » (
Tenson anonyme ds
Chansonnier d'Arras reprod. phot., introd. A. Jeanroy, fol. 137 r
o); fin
xives.
clers repentiz « renégat »;
repentie subst. « nonne qui a rompu ses vœux » (
Eustache Deschamps,
Œuvres, VII, 74, 10; VII, 52, 2 ds T.-L.). Issu, avec chang. de conjug., du b. lat.
repoenitere (
ca 860
repoenitens, Vita S. Basilii ds
Migne,
Patrol. lat., t. 73, 1879, col. 303), dér., à l'aide du préf.
re-, de
poenitere (
Blaise Lat. chrét.), altér. sous l'infl. de
poena (
peine*), du class.
paenitet, paenitere (v.
pénitence), verbe intrans. devenu réfl. (déb.
iiies.
Sortes Sangallenses, 2, 10 ds E.
Löfstedt,
Syntactica, t. 2, 1933, p. 389;
viies.
Formules rythmées, éd. Zeumer, d'apr. J. Pirson ds
Mél. Wilmotte, p. 513:
unde se postea penetivit, cette dernière forme attestant le chang. de conjug.);
cf. a. lomb.
repentirse, a. esp.
rependirse. Du verbe lat. simple, le verbe a. fr. impers.
sis penteiet [ind. imp.]
de... « ils se repentaient de » (937-52
Jonas, éd. G. de Poerck, 195) [
cf. mil.
xives.
Entrée d'Espagne, 3099 ds T.-L.: tard
pentir torne a duel] et l'a. prov.
pentir (
xiiies. [Pietro Guglielmo di Luserna]
En aquest ds
Rayn. t. 4, p. 488b; v. B. de
Ventadorn, éd. C. Appel, p. 341).