RENCARD, RENCART, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. 1889
faire un rancart « donner un renseignement confidentiel » (
Barrère, Argot and slang ds
Fr. mod. t. 22, p. 143).
II. 1898 « rendez-vous » (d'apr.
Esn.). I mot d'orig. incertaine. Peut-être déverbal altéré, sous l'infl. de
renseigner* et de
(mettre au) rancart*, de
racorder « instruire » (1842 d'apr.
Esn.), var. de
recorder, att. en a. fr. aux sens de « se souvenir de » (
ca 1050
sei recorder,
Alexis, éd. Chr. Storey, 546) et de « raconter, rapporter » (1160-74,
Rou, éd. A. J. Holden, II, 1957).
Recorder représente le lat.
recordari « se souvenir de » (
Esn.;
Cellard-
Rey 1980). Il n'est pas impossible que
faire un rancart soit à rapprocher de l'anc. expr. du vocab. jur.
faire un recort « faire une enquête testimoniale, dresser un procès-verbal » (
ca 1260,
Livre de Jostice et de plet, éd. Rapetti, p. 62), formée de
faire* et de
recort, déverbal de
recorder, encore att. au sens de « attestation, témoignage » ds
Cotgr. 1611 et
Trév. 1771 (
FEW t. 10, p. 160b; T.-L.;
Gdf.). II mot d'orig. incertaine. Peut-être abrègement et altér., sous l'infl. du précédent, de
rencontre* ou plus vraisemblablement, déverbal de
rencarrer « rentrer chez soi ou dans un lieu sûr après un coup » (1897,
Bruant, Chansons et monologues ds
Esn., s.v. encarrer), lui-même dér. de
encarrer « entrer », dér. de
carre « coin » (
Esn.;
Cellard-
Rey 1980).