REMONTRER, verbe
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1175 « exposer, montrer, faire connaître » (
Chronique Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 33514: li
remostroct [...] le bien); fin
xives. pronom. « se montrer, se faire voir » (
Froissart, Chron., éd. S. Luce, t. 8, p. 251: se
remoustra au duch);
2. fin
xives. « exposer à quelqu'un (ce qu'on lui reproche) » (
Id., ibid., éd. G. Raynaud, t. 10, p. 236: Dieu [...] leur
remonstrera leur orgueil); 1465 hist. « faire des remontrances au roi » (
Ordonnances des Rois de France, t. 15, p. 195: plaintes et doleances
remonstrer);
ca 1610 absol. « faire des remontrances » (
Beroalde de Verville, Moyen de Parvenir, Homélie, éd. H. Moreau et A. Tournon, fac-similé, p. 69: l'Abbesse [...] lui
remonstra);
3. a) 1656 « donner des leçons, se montrer supérieur » (
Molière, Dépit amoureux, II, 6: les jeunes enfans
remontrent aux vieillards);
ca 1803
en remontrer à qqn (
Aubert, Les Nouv. mots poissards ds
Quem. DDL t. 32);
b) 1718
c'est gros Jean qui remonstre à son Curé (
Ac.); 1875
c'est Gros-Jean qui en remontre à son curé (
Lar. 19e).
B. 1555 « montrer de nouveau » (
Ronsard, Odes ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 7, p. 59, 93:
remontre sa face claire); 1571 pronom. « se montrer de nouveau » (
Id., Les Œuvres, ibid., t. 15, p. 328, 40: quatre fois
se remonstre au passant). Dér. de
montrer*; préf.
re-*.