RELIER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. 1174-78 « attacher, serrer étroitement » (
Étienne de Fougères, Livre des manières, éd. R. A. Lodge, 862, v. note p. 124: Mes face la [femme adultère] beivre a la jalle, Et la
relit bien a l'espalle);
2. fin
xiies. « bander [un membre blessé] » [les]
deus bras reloier (
Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, 2
eréd., 2383 ds T.-L.);
3. « rendre solidaires les parties constituantes d'un même objet »
a) ca 1200 d'une cuve, d'un tonneau en les cerclant
son tinel reloier (
Aliscans, éd. de Halle, 7658);
b) 1266
reloier un viès livre (
Vers de la mort, 278, 9 ds T.-L.);
c) 1308 « botteler » (
Cart. Ponthieu, Bibl. nat. lat. 10112, fol. 14 v
ods
Gdf.: leur hars [des tanneurs] pour
relier leur escorche);
4. « établir une relation entre deux éléments distincts »
a) 1425 (Arch. Tournai ds
Gdf. Avoir hauchiet les trois pans de mur [...] et
reloyé aux viés mur);
b) 1842 (
Mozin-
Peschier: relier deux chemins de fer).
B. Fig.
1. ca 1330 « rattacher ce qui était rompu, dissocié » (
Guillaume de Digulleville, Pèlerinage Vie hum., 12486 ds T.-L.: La nef [...] par son non Appellee est Religïon [...] De relïer elle est nommee, A fin qu'en li
soit relïee L'ame dissolute et roupte De celi qui dedens se boute); 1655 (
Molière, Etourdi, III, 1:
Relier tant de fois ce qu'un brouillon dénoue);
2. av. 1741 « établir une relation entre deux personnes » (
Saint-Simon, Mém., éd. Cheruel et A. Regnier, t.7, chap. 18, p. 385: La duchesse [...]
reliée à lui par le mariage de leurs enfants);
3. 1834 « réunir par une croyance commune » (
Boiste). Dér. de
lier*; préf.
re-*.