RELEVER, verbe
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 « remettre debout » (
Roland, éd. J. Bédier, 3726);
2. 1160-74 « prendre à terre, ramasser quelque chose » (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, III, 8397);
3. 1174 « rendre la prospérité à quelqu'un » (
Guernes de Pont-
Sainte-
Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 34);
4. ca 1175 « remettre dans sa position naturelle, en bon état » (
Chronique Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 17630); 1680
relever un vaisseau (
Rich.);
5. 1564
relever le cœur « redonner du courage à quelqu'un » (
Indice de la Bible, 34c, 20);
6. fin
xives. « reprendre quelqu'un, lui répondre vivement » (
Froissart,
Chroniques, éd. G. Raynaud, XI, p. 70); 1636 « mettre en relief, souligner » (
Monet);
7. 1640
relever un plan (
Oudin Curiositez); 1716 « déterminer la position d'un cap, d'une île... et l'inscrire sur une carte » (
Frezier ds
Trév. 1732);
8. 1811 « prendre des notes » (
Chateaubr.,
Itinér. Paris Jérus., t. 2, p. 851);
9. 1890
relever sur un compteur à gaz (
Ser,
Phys. industr., p. 292); 1964
relever le gaz (
Rob.);
10. 1952
relever des empreintes (
Le Figaro, 19-20 janv., p. 2, col. 5).
B. 1. 1555 « orienter, diriger vers le haut » (
L. Labé,
Discours, V ds
Œuvres compl., éd. E. Guidici, p. 58); 1573 « donner plus de hauteur à quelque chose » (
Dupuys); 1680
relever un cheval (
Rich.); 1835 fig.
relever la tête (
Ac.);
2. 1670 part. passé « d'un mets auquel on a donné plus de goût » (
Molière,
Bourgeois gentilhomme, IV);
3. 1674 « augmenter » (
Bouhours,
Doutes sur la lang. fr., p. 73);
4. 1269-78 « mettre en relief, en valeur » (
Jean de Meung,
Rose, éd. F. Lecoy, 8400); 1571
tapisserie relevee d'or et d'argent (
Ordre tenu au sacre et couronnement de la royne Elisabeth ds
Havard 1890); 1608 « faire valoir, exalter » (
M. Regnier,
Satyre IV, éd. G. Raibaud, p. 43, vers 100).
C. 1. 1549 « libérer quelqu'un d'un engagement » (
Est.); 1654
relever la garde (
La Rochefoucauld,
Mém., éd. Gilbert et Gourdault, II, 197); 1740
relever qqn de ses vœux (
Ac.); 1875
relever qqn de ses fonctions (
Lar. 19e,
s.v. relevé);
2. 1671 « remplacer un service ou un plat par un autre » (
La Fontaine,
Contes,
Les Remois, éd. L'Intégrale, p. 228); 1814 part. passé subst.
relevé de potage (
Viard,
Cuisin. impérial, p. 385).
D. 1. Ca 1100 verbe intrans. « se remettre debout » (
Roland, 3575);
2. ca 1155
relever de mal « guérir quelqu'un d'un mal » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 8945);
ca 1256
relever de maladie (
Aldebrandin de Sienne,
Regime du corps, éd. Landouzy et Pépin, 24, 24);
3. ca 1165
relever « se lever la première fois après les couches » (
Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1041);
4. 1573
relever de « être dans la dépendance de » (
Dupuys); 1638
id. « dépendre hiérarchiquement de » (
Rotrou,
Antigone, IV, 4); 1872 « être du ressort, de la compétence de » (
A. Daudet,
Tartarin de T., p. 237).
E. Verbe pronom.
1. ca 1140 « se remettre debout » (
Pélerinage Charlemagne, éd. G. Favati, 865);
2. 1588 « se remettre d'une épreuve, d'une situation difficile » (
Montaigne,
Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 900). Du lat.
relevare « soulever », « décharger, alléger », « soulager, réconforter ».