REGISTRE, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. 1259 « livre où l'on écrit les actes » (
Rutebeuf,
Le Dit de Sainte Eglise, 49, éd. E. Faral et J. Bastin, I, 280); 1588
tenir registre de qqc. « consigner régulièrement quelque chose » (
Montaigne,
Essais, III, 8, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, 942); 1669 fig.
cet homme est sur mes registres (
Widerhold Fr.-all.);
2. 1588 p. ext. « recueil » (
Montaigne,
op. cit., 13, 1079).
B. 1. 1559 mus. « commande de chacun des jeux de l'orgue » (
Amyot,
Anton., 32 ds
Littré); p. anal. 1834 « étendue d'un organe vocal » (
Boiste);
2. a) 1496 typogr. « table, à la fin d'un livre, indiquant l'ordre et le volume des cahiers`` (
Cat. of books Printed, VIII, 85 ds
Wolf (L.)
Buchdruch, p. 191);
b) 1570
id. « liste de toutes les lettres qui composent un caractère » (
Archives Plantiniennes, 153, 101,
ibid., p. 46); 1588
faire bon registre « tirer l'une sur l'autre les deux pages d'un feuillet de manière que les lignes se répondent exactement » (G.
Lepreux,
Gallia typographica, 32, 97,
ibid., p. 176);
3. 1676 technol. « plaque ou tuyau placé à des ouvertures de fourneaux pour régler le tirage » (Ch.
Glaser,
Traité de la Chymie, 43 d'apr.
FEW t. 10, p. 207b);
4. 1875 « chacun des étages ou rangs de peintures appliquées sur les poteries » (
Lar. 19e). Empr. au lat. tardif
regesta « registre, catalogue » part. plur. neutre subst. de
regerere, empl. dans la lang. de la rhét. au sens de « reporter, transcrire ». La finale en
-istre est due prob. à l'infl. de
épistre, épître*. Pour le sens techn. B 1,
cf. le lat. médiév.
registra campanorum (ds
Du Cange t. 7, p. 92b) « corde de la cloche ».