REGAIN1, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1174-78 (
Etienne de Fougères,
Livre des manières, éd. R. A. Lodge, 746). Dér., à l'aide du préf.
re-* indiquant la recoupe (
cf. aussi, au même sens, les subst.
recor en fr.-prov.,
revivre dans le Sud-Est, v.
FEW t. 17, p. 460a), de l'a. fr.
gaïn «
id. » (
ca 1190,
Renart, éd. M. Roques, branche IX, 8969), d'abord au sens de « moisson » (1160-74,
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, III, 835: lur
gaainz), sens indirectement att. dans
fromage de gaïn « fromage fait du lait tiré après la moisson » (1165-70,
Chrétien de Troyes,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 3122), puis au sens de « époque de la récolte, automne » (
ca 1223,
Gautier de Coinci,
Miracles de Notre-Dame, éd. V. F. Koenig II Mir 20, 480: en yver et en
waÿm Et en printanz et en esté).
Gain s'est maintenu au sens de « regain » dans les parlers de l'Est, v.
FEW t. 17, p. 458a. L'a. fr.
gaïn à distinguer de
gaaing, fr.
gain* (v.
FEW t. 17, pp. 459b-460a), représente une forme de lat. gallo-rom.
*waidimen, formé à partir du frq.
*waida, que l'on restitue d'apr. l'a. h. all.
weida « pâturage » (v.
gagner étymol.) et du suff.
-imen. V.
FEW t. 17, pp. 458a-460a;
DEAF gaïn1, col. 51-53.