REFUGE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1
remoit.
xiies. « ce qui constitue un appui, un soutien, un recours » (en parlant de Dieu) (
Psautier d'Oxford, 58, 19 ds T.-L.); 1269-78 (
Jean de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 5432: Sunt en terre establi li juige, Por estre deffense et
refuige A cels cui li mondes forfet); 1679 d'une chose (
La Fontaine,
Fables, XI, 7: ...c'est en vain qu'on espère Quelque
refuge aux lois);
2. 1269-78 « lieu où l'on se retire pour se mettre en sûreté » (
Jean de Meun,
op. cit., 13122: [soriz] Qui n'a qu'un pertuis a
refuige; 17562); spéc.
a) 1663 « lieu où se rendent les gens qui ne sont guère reçus ailleurs » (
Molière,
Crit. École des femmes, 1: votre maison est le
refuge ordinaire de tous les fainéants de la Cour);
b) 1690 (
Fur.: Il y a un Hôpital à Paris qu'on appelle
le Refuge, où l'on enferme les filles de mauvaise vie);
c) 1875 « terre-plein où les piétons se mettent à l'abri des voitures » (
Lar. 19e);
4. 1663 « prétexte invoqué pour s'excuser » (
Molière,
op. cit., 7: C'est le
refuge ordinaire de vous autres, Messieurs les auteurs [...] que d'accuser l'injustice du siècle). Empr. au lat.
refugium « action de se réfugier; refuge, asile » au propre et au fig.
Cf. la forme pop. a. fr.
refui (1155
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 3645).