RECRU, -UE, adj.
Étymol. et Hist. a) Ca 1100
recrëut « qui se rend, qui s'avoue vaincu » (
Roland, éd. J. Bédier, 2088);
b) 1176
recrëu « épuisé de fatigue (en parlant d'une personne) » (
Chrétien de Troyes,
Cligès, éd. A. Micha, 6085);
ca 1185
recrëu « fatigué (en parlant d'un cheval) » (
Alex. de Paris,
Alexandre, I, 2566
in Elliott Monographs n
o37, p. 58); 1624 [éd.]
reccreu « épuisé de fatigue (en parlant d'une personne) » (
Alex. Hardy,
Procris, p. 317). Part. passé de l'anc. verbe
(soi) recroire « cesser, se décourager, se lasser; renoncer (surtout au combat), s'avouer vaincu » (
ca 1100,
Roland, 3892, 3908), d'où « se fatiguer à l'excès (surtout en parlant d'un cheval) » (
xiiies. [date du ms.],
Des deux chevaux ds
Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 1, p. 159), lequel est issu du b. lat.
recredere « [se] rendre à merci », att. au
ixes. ds des doc. carol., lui-même dér. de
credere (
croire).