RECONNAISSANCE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 « action de se faire reconnaître [aux fins de ralliement], ralliement » cont. milit. (
Roland, éd. J. Bédier, 3620: ,,Munjoie!`` escriet [Carles] pur la
reconuisance); s.d. [av. 1630] mar.
tirer le premier coup de canon de reconnaissance (
D'Aubigné,
Lettre ds
Œuvres, éd. E. Réaume et Fr. de Caussade, t. 1, p. 365);
2. 1275 « action de retrouver dans son souvenir, comme déjà connues, une personne, une chose » [déf. formulée par
Gdf., le cont. ne permettant pas de la vérifier] (doc. Hôtel-Dieu d'Angers ds
Gdf. Compl.); 1277 (
Chirogr., A. de Tournai,
ibid.); 1676 théâtre (
Racine, 2
epréf. à
Andromaque: Sophocle fait mourir Jocaste aussitôt après la
reconnaissance d'Œdipe);
3. 1587 milit. « examen d'un lieu, d'une position » (
Lanoue,
Discours pol. et milit., 448 ds
Littré).
B. 1. a) Ca 1170 antiq. hébr. « témoignage de gratitude, offrande » (
Rois, II, XXIV, 10, éd. E. R. Curtius, p. 107);
b) 1176-84 « action de témoigner de la gratitude » (
Gautier d'Arras,
Eracles, éd. G. Raynaud de Lage, 2767: Selonc çou que Dieus t'a presté Doit estre le
reconnissance);
ca 1200 (
Blondel de Nesle,
Chans., I, 27 ds T.-L.);
2. a) 1174-76 dr. médiév. « action d'être reconnu tenancier d'un fief » (
Guernes de Pont-
Ste-
Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 2460);
b) 1235
id. « action de se reconnaître tenancier d'un fief; aveu » (
Chirogr., Arch. mun. St-Quentin, I, 24 ds
Gdf.);
c) 1292 à propos d'une dette
lettre de reconissance (doc. Arch. Tournai ds
Gdf. Compl.);
3. ca 1265 « action de reconnaître une faute commise » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. F. J. Carmody, III, 7, 4, p. 324:
Recognoissance est quant li on ne nie ne ne deffent pas le fait, mais il demande que l'en li pardoint);
4. 1606
recognoissance [de promesse, d'écriture] (
Nicot); 1804
reconnaissance d'un enfant (
Code civil, art. 334);
5. 1835 dr. internat. (
Ac.: la
reconnaissance de l'Autriche). Dér. du part. prés. de
reconnaître*; suff.
-ance*.