RECEVOIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) 2
emoit.
xes.
reciwre « accepter quelqu'un, laisser entrer quelqu'un » (
St Léger, éd. J. Linskill, 57);
b) ca 1145 « accueillir quelqu'un d'une certaine manière » (
Wace,
Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 56 : Cil le
recut mut bonement);
c) 1721 (
Montesquieu,
Lettres persanes, t. 1, p. 97: nous
sommes reçus agréablement dans toutes les compagnies et dans toutes les sociétés);
d) 1727
recevoir la visite de qqn (
Boissy,
Français à Londres, 7, p. 31);
2. a) ca 1050 « prendre, accepter ce qui est offert » (
Alexis, éd. Chr. Storey, 98);
b) 1155 (
Wace,
Rou, éd. I. Arnold, 13815: Primes li rei, puis li barun Orent tuit
receü baptesme);
c) ca 1100 « subir » (
Roland, éd. J. Bédier, 1178:
colps ferir, e
receivre et duner);
d) ca 1165 « éprouver (un sentiment) » (
Benoît de Sainte-
Maure,
Troie, éd. L. Constans, 16041: Mout
ont grant joie
receüe);
3. a) ca 1100 « agréer, admettre » (
Roland, 38: Si
recevrez la lei des chrestiens);
b) 1579 (
H. Estienne,
Precellence, éd. H. Huguet, p. 177: ce mot jeune d'autant plus aisément doit
etre receu parmi nous);
c) 1657-58 (
Pascal,
Art de persuader, section II, éd. L. Lafuma, p. 356: jamais une démonstration dans laquelle ces circonstances sont gardées n'a pu
recevoir le moindre doute);
4. ca 1265 p. ext. (
Brunet Latin,
Tresor, éd. F. J. Carmody, p. 313: comme la cire
reçoit la figure dou saiel);
5. 1283 dr.
recevoir en jugement (
Philippe de Beaumanoir,
Coutumes, éd. A. Salmon, t. 1, p. 128), d'où
fin de non recevoir (
Est. 1538,
s.v. praescribo);
6. déb.
xves. « installer dans une charge, une fonction » (
Arch. Nord, B, 146, 7
ecahier, f
o6);
7. 1611 part. passé subst. « récépissé » (
Cotgr.);
8. 1872 sports
se recevoir « prendre ou reprendre contact avec le sol » (
Pearson). Du lat.
recipere (de
re « en arrière » et « en retour » et
capere « prendre ») « retirer, ramener », « prendre en retour, reprendre, se reprendre » et par effacement du sens de la particule « accueillir, accepter, admettre », avec changement de conjug. au
xiiies. (v. T.-L.) de
receivre à
recevoir comme
percevoir*.