RAVIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) Déb.
xiies. « enlever de force » (
Benoit,
Voyage St Brendan, 1322 ds T.-L.);
b) 1422 (
Alain Chartier,
Le Quadrilogue Invectif, éd. E. Droz, p. 18, 23: ilz se efforcent d'oster et
ravir par force la vie et la substance de voz femmes et enfans); 1690 « arracher quelqu'un à l'affection de ses proches » (
Fur.);
2. ca 1170 relig. « transporter au ciel » (
Quatre Livre des Rois, éd. E. R. Curtius, p. 175); 1319
être ravi en extase*; 1636
se ravir (
Monet: Pansant an Dieu, il
se ravit soudain);
3. 1200-20 « mettre hors de soi dans un mouvement d'enthousiasme » (
Pseudo-Turpin, I, 38, 4 ds T.-L.); 1576-1628
se ravir de (
Malherbe, II, 385);
4. 1645
à ravir (
Scarron,
Jodel. ou le maître valet, I, 1 ds
Littré). Du lat. pop. *
rapι
̄re (
cf. ital.
rapire, roum.
rapi), altér. du lat.
rapere « entraîner avec soi; enlever de force ».