RAVAUDER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1530
ravaulder ses vieulx [
habillemens] (
Palsgr., p. 655a; 461a);
2. 1581 trans. « tourner et retourner, bouleverser » (
F. d'Amboise, Dialogues, I, 184 r
ods
Hug.:
ravauder ou brouiller ses papiers dans ses coffres); 1611 intrans. (
L'Estoile, Mém., 2
epart., p. 113 ds
Gdf. Compl.);
3. 1583-90 « malmener, reprendre en paroles » (
Brantôme, Connest. de Montmorency III, 303 ds
Hug.);
4. a) 1585 trans. « ressasser, rabâcher » (
N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. M. Guichard, XIX, p. 259: Les premiers seuls traits de musique et chansons qu'il ouït
ravauder sur deux meschantes harts d'osier); av. 1679 intrans. « revenir sur une même chose, la ressasser » (
Retz, Mém., éd.
Grands Écrivains, t. 4, p. 213: Le fort de M. le cardinal de Mazarin était proprement de
ravauder, de donner à entendre, de faire espérer);
b) 1677, 18 juin
ravauder quelque chose « tenir un discours hors de propos » (
Sévigné ds
Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t. 2, p. 272). Dér., à l'aide de la dés.
-er, du subst. m. fr.
ravaut « sottise, bourde » (1360
doner un ravaut a [
aucun] « lui en faire accroire »
Chevalier au cygne, éd. F. de Reiffenberg, 7370 ds T.-L.), « dépréciation, abaissement du prix d'une marchandise » (1587, Valenciennes ds
Gdf.), var. wallonne et pic. (
FEW t. 14, p. 143b) de
raval « dépréciation (d'une monnaie) » (1445, 7 mars
Lettres de Louis XI, éd. J. Vaesen et E. Charavay, t. 1, p. 198), déverbal de
ravaler*, spéc. au sens de « diminuer (en parlant d'un prix) » (1551 doc. ds
Gdf.), la notion de « chose dépréciée, de vil prix, sans valeur, méprisable » semblant sous-tendre l'ensemble des sens de
ravauder (
FEW t. 14, p. 150a).