RAVALER, verbe
Étymol. et Hist. I. Notion de progression en aval, de descente [
cf. avaler1A]
A. fig.
1. ca 1165 intrans. (
Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2209: On a bien veü alever De teus que vilain
ravalerent, La dont il murent s'en ralerent); 1
erquart
xiiies. (
Renclus de Molliens, Carité, éd. A. G. Van Hamel, XXIX, 12: Franchois, fai ke par ta desserte Te grans hauteche ne
ravaut);
2. 1360-70 trans. « abaisser, humilier, opprimer » (
Baudouin de Sebourg, V, 582; IX, 232 ds T.-L.);
ca 1470 part. passé adj. « outragé dégradé »
laidangié et ravallé en sa personne (
Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 5, p. 218);
3. id. réfl. « se déshonorer, se dégrader » (
Id., ibid., t. 4, p. 112).
B. Sens propre
1. a) ca 1165 intrans. « redescendre » (
Guillaume d'Angleterre, 2301);
ca 1200
ravaler el pendant (
Bueve de Hantone, éd. A. Stimming, I, 7353);
b) 1180-1205 « tomber » (
2eContinuation de Perceval, éd. W. Roach, 27426: Li marbres prist a
ravaler);
c) 1794 part. passé cynégét. « (en parlant d'un vieux cerf) qui pousse des têtes irrégulières et basses » (
Encyclop. méthod., Dict. chasses, Paris, Agasse, p. 392b);
2. trans. 1260 « faire descendre » (
Villard de Honnecourt, Album, reprod. ms. Bibl. nat. fr. 19093 [H. Omont], pl. LIX: le corde ploie a coi on
ravale le verge [...] Il i a grant fais a
ravaler car li contrepois est mult pezans [Construction d'un trébuchet]); 1268 «
id. » (
Claris et Laris, 1797 ds T.-L.);
3. a) 1431 trans. archit. « diminuer l'épaisseur d'un élément de construction (bois, pierre) » (
Compte, Arch. de Tournai ds
Gdf. Compl.);
b) 1432
id. ravaller le mur « gratter, aplanir l'enduit de maçonnerie d'un mur pour recrépir [
Guir. Lex. fr. Étymol. obsc.] » (
ibid.);
c) 1676 arboric. « diminuer, recéper des souches coupées trop haut » (
Antoine Le Gendre, Manière de cultiver les arbres fruitiers, pp. 136-137).
II. Faire descendre dans le gosier [
cf. avaler1B]
1. 1538 « avaler à nouveau » (
Est., s.v. resorbeo);
2. 1689, 23 mars fig.
ravaler de ce qu'on a envie de dire (
Sévigné ds
Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t. 3, p. 393). Dér. de
avaler*; préf.
re-*.