RATISSER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 2
emoit.
xives.
ratissier « ôter, emporter, en raclant, la surface de quelque chose ou ce qui s'y est attaché » (
Livre chevalier la Tour Landry, 101 ds T.-L.);
cf. dès le
xiiies.
gastieax rastiz propr. « gâteaux faits avec des raclures de pâte » (
Du Prestre et d'Alisan, 260 ds
Fabliaux fr. du Moy. Âge, éd. Ph. Ménard, t. 1, p. 66; v. aussi la note de l'éd. p. 146); 1390 « enlever des lettres, des mots, à l'aide d'un canif » (
Registre criminel du Châtelet de Paris, éd. H. Duplès-Agier, t. 1, p. 299);
2. a) 1679 « nettoyer à l'aide du râteau » (
Rich.);
b) 1866
ratisser « prendre, chiper » (
Delvau); 1866
se faire ratisser « perdre tout l'argent qu'on avait engagé au jeu » (
ibid.);
c) milit. 1951
ratisser la plaine (
Giono,
loc. cit.). Dér. de l'a. verbe
rater « raturer, racler, peler » (
xive-
xvies. ds
Gdf. et
FEW t. 10, p. 90b), lui-même tiré soit de
rature* soi du verbe lat.
rasitare « raser souvent ». Cette dernière hyp. est étayée par l'existence de
raston « sorte de pâtisserie » (1240-80,
Gautier le Leu,
Veuve, éd. Ch. H. Livingston, 540), prob. dér. d'un verbe
*raster « racler » qui semble remonter au
xiiies.; 2 sous l'infl. de
râteau*.