RATION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1290 « partie de la solde d'un militaire qui est mise en réserve en commun » (
Jean Priorat,
Chevalerie, éd. U. Robert, 3395);
2. 1376
racion « prébende ou bénéfice ecclésiastique » (
Testament de Charles II,
roi de Navarre ds
Du Cange,
s.v. rationarius);
3. a) 1643 « quantité de pain, de viande, de vin donnée chaque jour aux marins » (
Fournier,
Hydrographie, p. 12);
b) 1810 agric.
ration de fourrage (M
meDe Genlis,
Maison rustique, t. 3, p. 137);
c) 1822 fig. « tout ce que quelqu'un reçoit (par exemple de bonheur) » (
Stendhal,
Amour, p. 209). 1 empr. au lat. class.
ratio « compte, somme ». 2 terme jur. du dr. eccl., empr. au lat. médiév.
ratio dont le sens de « prébende ou bénéfice ecclesiastique » qui s'est développé (
cf. l'attest. de 1378 relevée par
Du Cange dans un doc. originaire de Marseille) est issu du lat. class. 3 dep. le
xviies. désigne surtout la ration des marins ou des soldats.
Cf. déjà lat. médiév.
ratio « la portion calculée des choses et des vivres nécessaires qui tombe en partage aux soldats » att. vers 1300 dans une bulle du pape Boniface VIII à Jacques II d'Aragon (
Du Cange) et le cat.
racio « portion de vivres » att. dep. 1315 (
Alc.-
Moll.).