RASTAQUOUÈRE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1880
rastacouère ou
rastaquère (boulevardiers d'apr.
Esn. 1966); 1881
rastaquouère (
R. du mond. lat., févr. [compte rendu] de la séance d'une société d'études brésiliennes ds
Larch.
Nouv. Suppl. 1889, p. 204); 1884 (A.
Daudet,
Sapho, p. 169);
2. 1886 p. abrév.
rasta (
Huysmans,
loc. cit.). Empr. à l'hispano-amér.
(ar)rastracueros « personne méprisable » (au Venezuela), « tanneur, grossiste en peaux, en cuirs » (v.
Al.), comp. de
arrastrar « ratisser » (au Mexique; « traîner » en esp. de la Péninsule; dér. de
rastro « râteau », du lat.
rastrum «
id. ») et de
cueros « cuirs, peaux ». Le sens péj. du fr. est prob. dû au fait que beaucoup de Sud-américains à l'élégance tapageuse qui séjournaient à Paris à la fin du
xixes. devaient leur fortune récente au commerce des cuirs et peaux (v.
FEW t. 10, p. 98b). Le mot a été réempr. au fr. avec ce nouveau sens par l'hispano-amér. d'Argentine et du Chili (v.
Al. et
Cor.-
Pasc.).