RASER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « remplir à ras bord » (
Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 570), seulement au Moy. Âge, v.
Gdf., T.-L., v. aussi
araser;
2. 1176-81 « couper en passant tout près de » (
Chrétien de Troyes,
Chevalier Lyon, éd. M. Roques, 950);
3. fin
xiies. « passer près de, effleurer » (
Alexandre de Paris,
Alexandre, I, 1264 ds
Elliott Monographs t. 37, p. 29); 1678
ligne de défense razante (
Guillet); 1788
vûe râsante (
Fér.);
4. ca 1200
reseies barbes (
Moralités sur Job, 303, 24 ds T.-L.);
5. fin
xiiies. « détruire (une ville) » (
Alexandre, éd. H. Michelant, 45, 34, ms. H [
cf. Elliott Monographs t. 37, p. 38: enbrasee]);
6. a) 1355 « polir (une pierre) » (
Ord., IV, 166 ds
Gdf.) − 1459,
ibid.;
b) 1678 « avoir la cavité des dents qui ne paraît plus (des chevaux) » (
Guillet);
7. 1665 « soumettre une étoffe au rasage » (
Statuts de la Communauté des Brodeurs Chasubliers ds
Havard);
8. 1671 mar. (
Pomey);
9. a) 1851 « importuner » (d'apr.
Esn.); 1857 (
Furpille,
Dict. de la lang. bleue ds
Klein Vie paris., p. 128);
b) 1872
rasant (
Touchatout,
Hist. de France tintamarresque, p. 312 ds
Quem. DDL t. 15);
c) 1903
se raser (
Colette,
loc. cit.). Du lat. pop.
*rasare, altér. (d'apr. le supin
rasum) du class.
radere « raser », « gratter, polir, ratisser » et « toucher en passant, effleurer, côtoyer ».